Le BTP CFA Allier de Vichy-Bellerive, dans l'Allier (03), accueille chaque année 15 à 20 jeunes en situation de handicap, issus du CFAS Auvergne (centre de formation d’apprentis spécialisé). Ces apprentis, aux profils très différents, choisissent la voie de l'apprentissage pour se former aux métiers du bâtiment, aux côtés des autres apprentis du CFA. À l'occasion de la Journée mondiale du handicap, nous sommes allés à leur rencontre, et avons pu échanger avec les équipes du CFAS, qui proposent, au quotidien, un accompagnement renforcé et adapté à chacun d'entre eux. Elles nous présentent le rôle de cette structure inclusive et leurs missions auprès des alternants et des entreprises avec lesquelles ils ont signé un contrat d'apprentissage. Témoignages.
18 jeunes du CFAS Auvergne (centre de formation d’apprentis spécialisé) se forment aux métiers du bâtiment au BTP CFA Allier de Vichy-Bellerive, quand ils ne sont pas en formation dans leur entreprise. Âgés de 15 ans ou plus et reconnus travailleurs handicapés, ils tracent leur chemin et construisent leur avenir grâce à un accompagnement renforcé qui s’adapte à leurs difficultés et à leur projet professionnel.
🎥 Découvrez, en vidéo, cette immersion au sein du BTP CFA Allier
Le CFAS, un CFA spécialisé pour un apprentissage adapté
"Les jeunes se forment chez nous pour tout ce qui est du domaine professionnel, mais sont suivis administrativement et pris en charge en enseignement général par des salariés du CFAS. Il s’agit d’un centre de formation hors les murs, qui a des antennes dans chacun des CFA d'Auvergne (CFA du bâtiment et CFA interprofessionnels), pas seulement ceux formant aux métiers du bâtiment. C’est une structure qui apporte un vrai plus à notre CFA et à tous ces jeunes en situation de handicap", se réjouit le directeur du BTP CFA Allier, Jean-Jacques Devaux.
"Ces jeunes sont encadrés au CFA par des formatrices spécialisées. Ils disposent d’un accompagnement renforcé au niveau des entreprises et d’une aide, notamment dans le montage de leur dossier de reconnaissance de travailleur handicapé. Sans cet accompagnement renforcé par la voie de l'apprentissage, ces jeunes auraient très certainement des parcours nettement moins sécurisés et parfois beaucoup plus chaotiques. On constate d'ailleurs chaque année des taux de réussite intéressants aux examens", complète-t-il.
Session de juin 2023
CFAS Auvergne (2023)
CFAS Auvergne (2023)
Une logique d’inclusion
"Ce sont des apprentis qui ne font pas officiellement partie des effectifs du CFA, mais qui sont intégrés dans les classes. Pour nous, ce sont des apprentis comme les autres et des jeunes qui seront amenés, à terme, à travailler dans les entreprises du bâtiment. Les jeunes sont mélangés avec les autres apprentis du CFA en enseignements professionnels et pris en charge, à part, pour l'enseignement général, en petits groupes, par le CFAS dans une salle dédiée mise à disposition, chez nous", détaille le chef d'établissement.
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Le CFAS, qu'est-ce que c'est ? Un rôle central au quotidien
"Le CFAS existe depuis plus de 30 ans. C'est un CFA hors les murs (*), dont le siège est basé à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Nous sommes présents sur les quatre départements d'Auvergne et sur la Loire, et travaillons en partenariat avec les CFA de droits communs, dans ces différents départements. Dans l'Allier, on est notamment présent sur le BTP CFA Allier. Notre vocation, c'est d'accompagner les jeunes en situation de handicap. Les jeunes et les moins jeunes d'ailleurs, puisqu'avec une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), toute personne peut prétendre à signer un contrat d'apprentissage, quel que soit son âge", précise Anne-Catherine Foret, coordinatrice du CFAS Auvergne à l'échelle de l'Allier.
(*) Un CFA hors les murs est un centre de formation d’apprentis qui n’accueille pas les jeunes dans ses propres locaux, mais au sein d’autres établissements ou sur les lieux d’apprentissage pour adapter le parcours aux besoins des publics accompagnés.
La structure voit son action se décliner en deux volets bien distincts : "On intervient au sein du CFA sur la formation au niveau de l'accompagnement des jeunes sur les matières très académiques : français, mathématiques, histoire-géographie..., tout ce qui est lié au programme de l'éducation nationale. Et en parallèle, il y a toute la partie qui concerne le suivi en entreprise, avec des postes de délégués aux entreprises qui vont accompagner les maîtres d'apprentissage et les employeurs dans la prise en charge des apprentis du CFAS pendant toute la durée du contrat", note Léa Perus, formatrice spécialisée au sein du CFAS Auvergne.
Un accompagnement précoce et personnalisé des jeunes
Dans ce processus, le CFAS opère "très tôt, en amont de la signature du contrat. Systématiquement, on va accueillir le futur apprenti, sa famille, ou pour certains, ses éducateurs. C'est l'occasion de faire connaissance avec le jeune et de valider avec lui son projet professionnel. Très vite, on va l'accompagner dans la recherche d'un stage dans une entreprise d'accueil adaptée à son projet et effectuer des visites pour vérifier que tout se passe bien. On va aussi l'aider à monter un dossier de demande de RQTH, puisque tous ne l'ont pas quand ils viennent nous voir la première fois".
Un cadre clair défini avec l'entreprise pour sécuriser l'accueil de l'apprenti
"On va aussi prendre contact assez rapidement avec les entreprises, pour leur expliquer ce qu'est concrètement un contrat d'apprentissage et tout ce que ça implique, plus particulièrement à celles qui forment un jeune pour la première fois. Et ce, avant même de présenter l'apprenti et ses difficultés. Puis, si le projet est validé et que l'entreprise souhaite s'engager avec le jeune, on se voit lors de la signature du contrat, en réunissant tout le monde autour de la table (le jeune, sa famille, le chef d'entreprise, le maître d'apprentissage, le délégué aux entreprises). Ce rendez-vous permet de rappeler les droits, devoirs et obligations de chacun et vérifier certains points réglementaires : travail en hauteur, utilisation de machines dangereuses, autorisations nécessaires, équipements de protection individuelle (EPI), horaires de travail, conditions d'accueil du premier jour...", énumère Anne-Catherine Foret.
Un suivi rapproché pour garantir la réussite de la collaboration
- Par la suite, sur les "contrats fragiles", en priorité, le CFAS organise "une première visite au bout de 15 jours" pour détecter tout problème, répondre à toutes les questions éventuelles et procéder à des ajustements, si besoin.
- Pour des contrats "moins fragiles", le CFAS peut se contenter d'appeler l'entreprise, mais "on essaie d'aller voir tous nos jeunes en entreprise" au cours du premier mois du contrat d'apprentissage.
- Systématiquement, à la fin de la période d'essai, un rendez-vous est calé en entreprise pour faire un bilan général de la période d'essai : points forts, points faibles, améliorations possibles, besoins d'accompagnement...
- Si le contrat se poursuit, le CFAS assure un suivi trimestriel, mais peut "se déplacer à tout moment à la demande du jeune ou de l'employeur" en cas de besoin particulier.
✨ L'apprentissage par le geste, un terrain où les jeunes s’épanouissent
"Le principe de l'apprentissage, d'être sur un chantier, d'apprendre les gestes techniques au plus près du terrain, plutôt qu'être en salle de classe, assis derrière une table et sur une chaise. Sur les métiers du bâtiment, les savoir-faire vont être fondamentaux, et c'est ce que nos jeunes apprécient. À chaque fois qu'on les voit au CFA, quand on leur demande comment ça se passe en entreprise ou s'ils sont heureux de retourner en entreprise, on voit des sourires", s'enthousiasme Léa Perus.
Et d'ajouter : "Ils se sentent valorisés et reconnus, ils finissent par trouver leur place au sein des entreprises et en fonction de l'évolution du contrat et des capacités de chaque apprenti, les responsabilités peuvent augmenter et ils arrivent à créer une relation de confiance avec leur maître d'apprentissage et les autres salariés, du fait de leurs progrès".
Des jeunes motivés, persévérants et impliqués
Dans la très grande majorité des cas, les maîtres d'apprentissage "constatent une grande persévérance, beaucoup de sérieux et d'implication du côté des apprentis. Toutes les entreprises ne sont pas forcément encore prêtes à accueillir un apprenti travailleur handicapé parce que les ressources humaines, matérielles, logistiques ne sont peut-être pas là. Mais c'est avant tout une aventure humaine", estime la formatrice spécialisée.
Une intégration qui repose sur toute l’équipe
Pour que la collaboration fonctionne, "il faut vraiment que l'entreprise et le chef d'entreprise aient envie, mais il faut aussi que l'équipe, dans sa globalité, ait envie. C'est toute une équipe qui va travailler avec le jeune et il faut que tous les salariés qui vont l'accompagner ne le fassent pas à reculons. Et ça, ça ne vaut pas que pour un jeune en difficulté, c'est valable pour tous les apprentis, parce que nous, ce que nous cherchons à mettre en place pour nos jeunes, finalement, c'est un accueil basique d'un apprenti qui apprend un métier, qui doit se rappeler de plein de choses, de plein d'informations, et tout compte fait, ce n'est pas tellement différent", affirme la coordinatrice du CFAS.
Et puis, parfois, "il y a une rencontre entre un maître d'apprentissage et un jeune qui se fait lors d'un stage, et ça matche tout de suite ! Le maître d'apprentissage le prend sous son aile, a envie de transmettre...", relate Léa Perus, qui intervient tout au long de l'année au CFA de Bellerive-sur-Allier.
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Des profils et des parcours très différents
"Nos jeunes ont des parcours très différents et viennent de tous les horizons. On a des jeunes qui peuvent venir de troisième générale comme des jeunes qui viennent d'une troisième "prépa-métiers", de Segpa, d'Ulis... Il n'y a pas un profil type CFAS, mais des jeunes qui viennent avec leurs difficultés et qui ont besoin, à un moment donné, d'être accompagnés dans leur parcours", concède Anne-Catherine Foret.
Avant que Léa Perus ne lui emboîte le pas : "On va retrouver des profils avec des troubles cognitifs, mais aussi beaucoup de neurodiversité, avec des difficultés d'attention et de concentration. Certains jeunes peuvent aussi être dans une situation de troubles psychiques et le CFAS vient leur apporter un cadre rassurant et stabilisant. Chaque jeune est différent, chaque apprenti se construit et continue son parcours avec nous".
Des travailleurs handicapés aux handicaps "invisibles"
"On est principalement sur des handicaps invisibles, notamment des troubles du neurodéveloppement et des difficultés d'apprentissage. On entend de plus en plus parler de troubles dys (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie). Ce sont des troubles qui ne touchent pas l'intelligence de la personne mais qui, dans la vie de tous les jours, sont un handicap parce qu'ils vont perturber certaines fonctions cognitives. Et effectivement, les jeunes peuvent avoir des difficultés en lecture, en écriture, dans les calculs, de compréhension...", explique Anne-Catherine Foret. "Ce n'est pas l'intellectuel qui va être touché, c'est vraiment le traitement de l'information et sa restitution", complète la formatrice spécialisée.
Bien que ces profils restent à la marge, il peut aussi s'agir de jeunes qui ont "une maladie invalidante ou un handicap physique, même si c'est rare, puisque nous sommes sur des métiers et des formations en apprentissage où l’adaptation n’est pas toujours évidente. On a aussi des jeunes qui ont un trouble du spectre de l'autisme ou des troubles du comportement", précise-t-elle.
"Les profils sont vraiment très variés, mais ce qui s'adapte pour les uns, va s'adapter pour les autres, au niveau de notre approche, puisqu'on cherche au maximum à adapter et individualiser le parcours en fonction des besoins des jeunes", répète Anne-Catherine Foret.
Différentes formations ciblées, allant du CAP au BP
"On travaille essentiellement aux côtés de jeunes qui se préparent à passer un CAP ou un brevet professionnel (BP)", précise les professionnelles du CFAS. Avec des formations qui attirent particulièrement les candidats : la peinture et le domaine de la finition, mais aussi les métiers du plâtre et de l’isolation ou la maçonnerie.
"Pendant un temps, les métiers de la finition et du gros œuvre ont été privilégiés, mais il n'y a pas non plus de choses inscrites dans le marbre, parce qu'on va aussi avoir des électriciens, des couvreurs, des monteurs installateurs sanitaires ou thermiques, des menuisiers alu-verre ou bois... De plus en plus de champs professionnels s'ouvrent à nos apprentis. On est aussi là pour travailler en amont son projet. Il y a des vocations, bien évidemment, mais dans d'autres cas, on peut spontanément orienter un jeune vers une formation plutôt qu'une autre en tenant compte de ses dispositions. Il a aussi la possibilité de tester un métier ou une formation via un stage ou en venant passer une journée au CFA, en ateliers. Le but, c'est de ne pas envoyer un jeune au casse-pipe", insiste la coordinatrice du CFAS.
Des jeunes "performants" en entreprise
Comme tout apprenti ayant signé un contrat d'apprentissage, les jeunes alternent enseignement théorique au CFA et formation au métier dans l'entreprise avec laquelle le jeune a signé son contrat d'apprentissage.
Certains des jeunes issus du CFAS ont donc des difficultés scolaires, mais donnent entière satisfaction dès lors qu'ils se retrouvent en entreprise. "Au CFA, ça peut parfois être difficile, mais par contre, en entreprise, ce n'est pas du tout le cas, avec des jeunes très performants sur les chantiers".

💡 Des solutions simples pour palier aux difficultés des jeunes
La clé du succès ? L'adaptation et la communication ! "Un jeune peut avoir quelques difficultés de calcul. Dans les métiers du bâtiment, il va falloir prendre des mesures, reporter, calculer... On peut toujours avoir des idées : une petite calculette dans la poche. Enfin, il y a plein de choses à mettre en place pour aider le jeune et pour adapter son poste. Il faut simplement trouver les petites astuces qui peuvent lui faciliter la vie au quotidien, mais aussi bien expliquer en amont au maître d'apprentissage quelles sont les difficultés du jeune", explique la coordinatrice du CFAS.
"C'est le cas, par exemple, de la double tâche ou lorsque l'on donne plusieurs consignes à la fois. Parfois, c'est juste ça, je donne une consigne, je vérifie et c'est bon, ça marche ! Par contre, si je donne une consigne, deux consignes, trois consignes... à la suite, là, on sait très bien que ça ne va pas fonctionner. C'est beaucoup de communication, mais il faut que l'entreprise joue le jeu, ait envie, s'investisse et qu'elle comprenne bien dans quoi elle s'engage", insiste Anne-Catherine Foret.
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De belles réussites, avec des recrutements en CDI ou CDD
"Des embauches en CDI, il y en a. L'année dernière, on en a eu plusieurs. Heureusement ! Et là, c'est très chouette, et on se dit, carton plein. Après, il y a aussi des propositions d'embauche sur un CDD, peut-être parce que l'entreprise a besoin d'un petit peu plus de temps de réflexion. Certains jeunes poursuivent leur parcours en préparant un diplôme connexe ou en restant en contrat d'apprentissage pour suivre un brevet professionnel en deux ans, après avoir validé leur CAP, par exemple", relate-t-elle.
"Dans certains cas, on a des jeunes encore mineurs à l'issue du CAP, qui n'ont pas le permis de conduire. Les chefs d'entreprise peuvent demander à ce que l'apprenti passe le permis, avant de l'embaucher. On a de belles réussites. Certes, tous nos jeunes ne sont pas embauchés, mais c'est le même constat pour un contrat d'apprentissage lambda, où tous les apprentis ne signent pas de CDI dans leur entreprise. Il y a aussi tout ce qu'il y a autour, où on n'a pas la main, puisque les jeunes ont leur vie, leur cadre familial...", souligne la coordinatrice du CFAS Auvergne.
🗣️ Parole d'apprentis : ils racontent leur apprentissage
Parmi les 18 jeunes du CFAS accueillis cette année au sein du BTP CFA Allier, Alexandre et Raphaël ont accepté de raconter leur parcours et ce qui les a motivés à se tourner vers les métiers du bâtiment.
Alexandre, 21 ans
"J’ai déjà obtenu un CAP de maçonnerie et maintenant, je prépare un deuxième CAP en couverture", explique Alexandre, aujourd’hui en deuxième année. Alors que son père est électricien, il explique avoir grandi dans une famille où les métiers manuels ont été une vocation : "Ça m’a motivé à me tourner vers ces métiers-là".
Ce qu'il aime le plus ? "Toucher à tout", révèle-t-il. Chez son ancien patron, il passait du placo à d’autres tâches, et c’est exactement ce qui lui plaît : "Comme ça, à terme, je pourrai savoir à peu près tout faire".
Quand on l’interroge sur ce qu’il préfère entre l’école et les chantiers, sa réponse est immédiate : "Les chantiers, plutôt", précise le jeune, dans un grand sourire. Avec un rythme classique, qui lui convient parfaitement : "3 semaines en entreprise et une semaine au CFA".
Il décrit ensuite ses journées en entreprise, avec simplicité : "On arrive tous au dépôt, on enlève ce qu’il y a dans le camion et dont on n’a pas besoin, on charge ce qu’il faut, puis on part sur le chantier. Après, on prépare tout : la nacelle, le matériel, les EPI..., et ensuite, on monte sur le toit". Il ajoute qu’il peut compter sur son maître d’apprentissage : "Il vient toujours sur les chantiers avec nous".
Raphaël, 16 ans et demi
"Moi, c'est Raphaël, j’ai 16 ans et demi, je suis en CAP électricien, en deuxième année, et je veux continuer sur un bac pro MELEC (métiers de l'électricité et de ses environnements connectés)", annonce l'adolescent, avec détermination.
Contrairement à d’autres jeunes en contrat d'apprentissage, il n’a pas grandi et baigné dans l'univers du bâtiment depuis tout petit : "Ah non, pas du tout", insiste-t-il. C’est la découverte du métier qui l’a convaincu : "L’électricité, ça m’a tout de suite plu. J’ai toujours bricolé chez moi". Au collège, on lui dit que les métiers du bâtiment recrutent beaucoup, alors il se rend à des portes ouvertes, fait des stages... "Ça m’a plu, donc je me suis tourné vers une formation d'électricien", précise le jeune apprenti, plein d'entrain.
"Je suis content, on travaille dans une bonne ambiance et les cours sont intéressants. Et c’est toujours ce que j’ai voulu faire, donc ça me pousse à faire du mieux possible", confie-t-il. Et son objectif est clair : "Je veux être électricien", affirme-t-il sans la moindre hésitation. S’il souhaite poursuivre en bac pro, c’est pour "avoir plus de compétences et pouvoir travailler dans d’autres secteurs que le bâtiment, comme dans le milieu industriel", insiste Raphaël, conscient que "certaines portes ne s’ouvrent pas avec un simple CAP".
Raphaël décrit aussi ses journées en entreprise : "On commence à 8 heures, on range le camion, on charge le matériel et on part sur les chantiers. Moi, je fais toutes les petites tâches", au sein d'une équipe où il a parfaitement trouvé sa place : "Il y a deux salariés, moi et le patron".
Son maître d’apprentissage est "l'un des ouvriers de l'entreprise. On travaille ensemble. Il suit ce que je fais, il me montre les bons gestes et il m’accompagne. Il est tout le temps avec moi", souligne-t-il, reconnaissant.
Dans le bâtiment, le handicap n’est pas un frein et n'arrête pas l'ambition
Face à "certaines représentations stéréotypées et idées reçues complètement à côté de la réalité", ces jeunes sont la preuve que le handicap n'est pas un obstacle à la réussite, malgré les défis et épreuves à surmonter. Difficile ne veut donc pas dire insurmontable, y compris sur des métiers comme ceux du bâtiment.
"Au quotidien, il n'y a pas de distinguo entre le CFA et le CFAS, du fait de cette logique constante d'inclusion, qui va même parfois au détriment de la reconnaissance du travail qui est réalisé et de l'accompagnement spécialisé proposé aux apprentis. On est sur un fonctionnement qui tend à être le plus ordinaire possible, mais avec une attention particulière portée à ces jeunes et un suivi renforcé et adapté qui compense les difficultés que la situation de handicap peut générer. C'est ce qui fait toute la différence et permet aujourd'hui que ça puisse fonctionner", insiste Jean-Jacques Devaux.
Apprentissage et handicap sont donc compatibles. Et "quand on veut, on peut !", conclut Raphaël, tout sourire, sa boîte à outils dans les mains.
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👷 Le Conseil du Pro : profitez de la prime à l'embauche d'un apprenti !
Toutes les entreprises du bâtiment peuvent percevoir une aide d'un montant maximum de 6 000 € pour l’embauche d’un apprenti en situation de handicap, qu’il soit mineur ou majeur. Cette prime vise à soutenir le recrutement d'un alternant et à inciter les artisans et dirigeants du bâtiment à former la relève et leurs salariés de demain. Elle est versée au titre de la première année d'exécution du contrat d'apprentissage, réduisant ainsi significativement le coût d’accueil d’un jeune en alternance.
Références :
- Image principale de l'article - Mathilde Mortier - Habitatpresto
- "Découvrir l'apprentissage", CFAS Auvergne
- "Devenir maître d'apprentissage", BTP CFA Auvergne-Rhône-Alpes
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