Dans le secteur du bâtiment et de la construction, les accidents de la route coûtent encore la vie à de trop nombreux travailleurs chaque année. En effet, le risque routier demeure la deuxième cause d'accidents graves et/ou mortels dans le BTP. Voici tout ce qu'il faut savoir sur ce fléau et tous les bons réflexes à adopter au volant pour prendre la route en toute sécurité.
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La route responsable de près de la moitié des accidents mortels dans le BTP
"Zéro risque routier dans le BTP", c'est l'objectif ambitieux de l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP). Cet enjeu majeur fait écho à la campagne de communication et de prévention, lancée, le 9 mai 2022, par l'OPPBTP, en lien avec la Sécurité routière et de nombreux partenaires de la filière du BTP. Cette dernière a vocation à "fédérer l'ensemble des acteurs du secteur afin d'accompagner entreprises et salariés dans la prise en compte du risque routier professionnel".
Cette action de sensibilisation est loin d'être anodine, puisque le risque routier représente la deuxième cause d'accidents graves et/ou mortels dans le BTP.
"Jusqu'en 2019, nous étions le deuxième secteur le plus performant, donc, globalement, le BTP est très sensibilisé aux risques et plutôt bien mobilisé sur le sujet. Mais la filière reste évidemment confrontée à la sinistralité sur la route. Cette sinistralité est d'ailleurs surreprésentée chez les jeunes salariés et les apprentis", note le secrétaire général de l'OPPBTP, Paul Duphil, cité par Batiactu.
En 2020, près de 50 000 personnes ont été victimes d'un accident de la route lié à l'exercice de leur métier, d'après les chiffres publiés par le ministère du Travail. Parmi elles, 356 ont perdu la vie. Autre donnée marquante, 38 % des accidents corporels de la route ont un lien avec le travail.
Même si la fréquence et le nombre d'accidents mortels dans le BTP ont baissé de manière significative ces dernières années, "ces chiffres repartent à la hausse depuis 2017", met en garde Paul Duphil. En 2019, le risque routier a été à l'origine de 51 décès, dont 12 en mission et 39 survenus après un accident de trajet, soit 44 % de l'ensemble des accidents mortels recensés pour le secteur de la construction et des travaux publics. Par ailleurs, tous secteurs confondus, 14 % des accidents de la route mortels concernent des personnes travaillant dans le BTP.
Et ce, alors que "le risque trajet, qui intervient au cours du trajet domicile-travail ou entre le lieu de travail et le lieu de restauration, est à distinguer du risque mission, survenant à l'occasion d'un déplacement professionnel nécessaire à l'exécution du travail", complète-t-il.
Pour mieux différencier un accident de travail d'un accident de trajet
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Les bons réflexes à adopter avant de prendre la route et au volant
Avant de vous rendre sur un chantier ou de prendre la route seul ou avec des collègues, voici quelques conseils et mesures à respecter pour circuler dans les règles et en toute sécurité lors d'un trajet professionnel :
- Avoir un permis de conduire en cours de validité et correspondant à la catégorie du véhicule ou de l'engin de chantier amené à être utilisé.
- Respecter le Code de la route : port obligatoire de la ceinture de sécurité, interdiction de circuler dans un véhicule hors d'une place assise, respect des limitations de vitesse, de la signalisation et des distances de sécurité, interdiction de conduire sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants, interdiction de porter son téléphone à l'oreille ou à la main, de le consulter ou de le manipuler en conduisant...
- Rappeler à vos salariés les règles de conduite et les bons comportements à avoir au volant : être concentré, vigilant, adapter sa vitesse aux conditions de circulation, climatiques et à l'état de la route, bien prendre les informations et porter une attention particulière aux angles morts avant une intersection, lors de toute manœuvre (stationnement, freinage, marche arrière, demi-tour...) ou de tout dépassement...
- S'assurer de la présence au sein du véhicule des documents réglementaires, comme la carte grise, l'attestation d'assurance ou encore le carnet d'entretien du véhicule.
- Vérifier que le véhicule dispose bien des équipements de sécurité et dispositifs de prévention : une cloison de séparation entre l'habitacle et le compartiment abritant les outils et le matériel, un triangle de signalisation et un gilet jaune par personne, une roue de secours, un extincteur, obligatoire pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes...
- Contrôler régulièrement le bon état général du véhicule : pneus, feux, niveaux d'huile, balais essuie-glaces, freins...
- S'assurer que le contrôle technique est à jour et que le véhicule est toujours couvert par une assurance.
- Bien respecter les règles de chargement : ne pas dépasser la charge utile autorisée, procéder à l'arrimage des charges sur plancher et galerie, ne pas entreposer du matériel dans la cabine, mettre en place un dispositif de balisage en cas de dépassement du chargement à l'arrière du véhicule...
- En tant que salarié, ne pas prendre le risque de conduire un engin de chantier sans l'autorisation de son employeur.
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Important :
Plus que d'éviter de prendre une amende et de perdre des points sur votre permis de conduire, adopter une bonne conduite permet aussi et surtout de réduire drastiquement le risque d'accident et de ne pas mettre en danger inutilement la santé du ou des occupants du véhicule.
Notre checklist "sécurité routière" avant de prendre le volant
Accidents de la route : quels sont les professionnels du BTP les plus touchés ?
Ce fléau n'épargne personne : il frappe toutes les tailles d'entreprises, toutes les professions et tous les niveaux hiérarchiques. Et pour cause, "la route fait partie du métier" et les engins et machines, parfois imprévisibles, "ne sont pas les véhicules de tout le monde". En effet, le secteur s'appuie sur "une grande diversité de véhicules (poids lourds, utilitaires, avec ou sans remorque...), avec des spécificités propres aux métiers, comme les déplacements de longue distance, le chargement des véhicules, l'arrimage des charges ou la signalisation temporaire sur les chantiers", énumère Paul Duphil.
Ainsi, "le zéro accident routier dans le BTP peut paraître ambitieux, mais il n'y a pas d'autre objectif acceptable", martèle le représentant de l'OPPBTP. La priorité absolue est donc claire : prévenir les accidents graves et/ou mortels.
En parallèle, l'OPPBTP mène une campagne sur le terrain auprès de "plus de 1 000 entreprises représentatives de la diversité des métiers de la filière, avec une surpondération des métiers les plus exposés, pour évaluer leur niveau de maturité en prévention du risque routier". Ce diagnostic ciblé et les informations recueillies conduiront à "établir le premier baromètre de la prise en compte du risque routier dans le BTP", sur lequel l'organisation s'appuiera pour "organiser durablement l'action prévention de la branche BTP", souligne le secrétaire général de l'OPPBTP.
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Pour lutter et agir efficacement contre le risque routier professionnel, les entreprises du BTP peuvent mettre en place des ateliers et formations spécifiques en lien avec la sécurité routière, assurer un entretien régulier des véhicules, limiter au maximum les déplacements, planifier les itinéraires pour éviter les heures de forte affluence ou les horaires décalés et encourager les pauses régulières lors des longs trajets. De la même façon, il est aussi essentiel de sensibiliser les employés à l'importance de la conduite responsable, notamment en évitant l'alcool, la drogue et la conduite en état de fatigue.
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Les questions fréquentes
Quels sont les principaux risques routiers associés aux métiers du BTP ?
Les métiers du BTP sont régulièrement confrontés au risque routier, notamment lors de déplacements fréquents et/ou habituels entre un chantier et son domicile, du transport de matériaux lourds ou encombrants et de l'utilisation de véhicules ou d'engins spécialisés. La probabilité d'accidents de la route peut augmenter si ces facteurs sont combinés à de la fatigue, la surcharge des véhicules ou à la méconnaissance des équipements spécifiques.
Quelle est la réglementation concernant le transport de matériaux et d'équipements sur la route dans le BTP ?
La réglementation impose des limites de poids et de dimensions pour les véhicules transportant des matériaux et équipements. Les véhicules doivent être correctement chargés, sécurisés et ne pas dépasser la charge utile autorisée. De plus, certains équipements ou matériaux nécessitent des autorisations spéciales ou des véhicules adaptés pour leur transport.
Quels sont les types de véhicules les plus concernés par les accidents de la route dans le BTP ?
Les véhicules utilitaires légers (VUL), les poids lourds et les engins de chantier sont les plus impliqués dans les accidents routiers liés au BTP.
Les travailleurs du BTP sont-ils plus exposés au risque routier que d'autres professions ?
Oui, en raison des déplacements fréquents entre les chantiers, du transport de matériel et de la conduite sur des routes potentiellement dangereuses ou en construction.
Existe-t-il des équipements spécifiques pour réduire le risque routier dans le BTP ?
Oui, comme les dispositifs de signalisation, les caméras de recul pour les gros véhicules ou engins de chantier et les formations dédiées à la sécurité routière pour les conducteurs du secteur du bâtiment et de la construction.
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