Pénurie carburant BTP : que faire si je ne peux plus me déplacer ?

Adrien Maridet - Le 11/04/2023
Dans cet article :

    Engendrée depuis début mars par de nouveaux mouvements de grève dans les raffineries françaises, la pénurie de carburant affecte le secteur du BTP. Certaines entreprises, confrontées à des défections de salariés et/ou dans l'incapacité de remplir le réservoir de leurs véhicules et engins, voient l'avancée de certains chantiers être mise à mal. En tant que salarié du BTP, voici ce qu'il vous reste à faire si vous craignez la panne sèche ou que vous vous retrouvez à ne pas pouvoir vous rendre sur votre lieu de travail !


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    De longues files d'attente et des stations-services prises d'assaut ou fermées pour cause de pénuries... Alors que les grèves bloquant les raffineries et dépôts de carburant français se sont multipliés en octobre 2022, l'approvisionnement en essence ou en gazole s'avère à nouveau difficile ces dernières semaines, notamment depuis mi-mars. En cause ? Un nouveau mouvement social contre la réforme des retraites paralyse ces mêmes raffineries et dépôts et perturbe l'approvisionnement de nombreuses stations d'essence, qui se retrouvent sous tension et concernées par des situations de rupture d'au moins un carburant.

    Concrètement, à l'échelle de la France, plus de 10 % des stations-service étaient en rupture totale ou partielle, ce mardi 11 avril 2023, mettant en difficulté de nombreux travailleurs et entreprises. Bien que la situation s'améliore dans certains départements et soit moins problématique qu'il y a 5 mois, le secteur du BTP est loin d'être épargné, contraint de stopper ou remettre en questions certains chantiers, faute de personnel ou d'engins mobilisables.

    Pénurie de carburant : que faire si je ne peux pas me rendre au travail ?

    Trouver des alternatives pour se déplacer

    Dans le BTP, les travailleurs sont bien souvent dépendants de leur véhicule pour se déplacer, encore plus en milieu rural. Dans ces conditions, de nombreux salariés se retrouvent avec un réservoir à sec et dans l'incapacité de se rendre sur leur lieu de travail. Pour les entreprises, déjà affectées par la flambée des prix de l'énergie et des matériaux et par une pénurie de main-d'œuvre, difficile d'honorer, dans les temps, certains chantiers, quand l'activité tourne au ralenti.

    Si vous habitez dans une zone urbaine et que vous n'avez plus la possibilité d'emprunter votre voiture, d'autres alternatives seront envisageables pour aller travailler, comme les transports en commun ou le covoiturage. Autre possibilité, certains employeurs proposent à leurs salariés de leur mettre à disposition une voiture électrique, louée au préalable.

    Prévenir son employeur et justifier son absence

    Si vous rencontrez de grosses difficultés pour faire le plein et n'avez pas la possibilité de covoiturer ou d'autres moyens de transport à proximité de votre lieu de résidence, il vous faudra prévenir votre employeur au plus vite de votre retard ou de votre absence, en prouvant votre bonne foi.

    À ce titre, n'attendez pas pour envoyer un mail explicatif à votre employeur et ajoutez des justificatifs et photos : jauge de carburant de votre véhicule pour prouver que votre réservoir est vide, stations-services fermées avec de la rubalise, signalétique annonçant que les pompes sont hors service...

    Si vous faites les choses dans les règles, vous ne risquerez pas de sanction, puisque ne pas pouvoir se rendre au travail en raison d'une pénurie de carburant n'est pas une faute caractérisée.

    Dans ce cas de figure exceptionnel, un congé sans solde peut vous être accordé, appelé aussi "absence autorisée non payée". À moins que vous vous entendiez avec votre entreprise pour poser un ou plusieurs jours de congés (congés payés ou RTT) ou pour rattraper à votre retour les heures de travail manquées. Quoi qu'il en soit, l'employeur n'est pas en droit de vous imposer de prendre un jour de congé, mais peut vous le proposer.

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    À noter :
    Le télétravail est difficile à appliquer dans le BTP, hormis pour les collaborateurs dont les missions ne nécessitent pas une présence quotidienne sur les chantiers ou chez les clients.

    Prioriser et reporter, si possible, certains chantiers

    Que vous soyez chef d'une PME du bâtiment et des travaux publics ou artisan à votre compte, assurez-vous de ne pas vous mettre en difficulté. En attendant que tout rentre dans l'ordre, il est conseillé, dans la mesure du possible, de finir les chantiers en cours et de d'en décaler certains, jugés moins "urgents", surtout s'ils nécessitent de faire beaucoup de kilomètres. Le tout, sans oublier de prévenir, suffisamment en avance, les clients de ce retard de livraison complètement indépendant de votre volonté.

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    Les organisations patronales préoccupées

    Face à ces tensions d'approvisionnement en carburant et à une situation tendue, les organisations professionnelles du BTP étaient montées au créneau en octobre dernier. C'est le cas de la Fédération française du bâtiment (FFB) qui appelait le Gouvernement à agir au plus vite, via un communiqué de presse en date du 10 octobre.

    "Si le droit de grève est un droit constitutionnel, il ne permet pas d'empêcher de travailler, de bloquer ou d'entraver la circulation et de freiner l'activité des artisans et entreprises du bâtiment", avait d'abord plaidé la FFB. Avant de demander au Gouvernement de "prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir la distribution normale de carburant et notamment la possibilité d'utiliser le gasoil non routier".

    Un retour à la normale très attendu

    Bien conscient des difficultés rencontrées par les particuliers et les entreprises, le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, affirmait, le 17 octobre, que "la situation s'est déjà beaucoup améliorée dans certaines régions, comme dans les Hauts-de-France, grâce aux mesures qu'on a prises, de déblocage de stocks et de réquisitions ciblées". Déjà, en octobre dernier, le retour à la normale, "à 100 % d'approvisionnement partout" avait mis du temps à se concrétiser.


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