Quelles charges à payer pour un autoentrepreneur du BTP ?

Sophie Douch - Le 20/05/2025
Dans cet article :

    Artisan du BTP, vous avez décidé de lancer votre entreprise en tant qu'autoentrepreneur ? Alors que trouver des chantiers vous prend du temps et est pour vous une priorité, vous devez aussi penser à vos responsabilités fiscales. En effet, vous devrez vous acquitter de plusieurs charges en tant que micro-entreprise. Charges fixes et cotisations sociales, nous faisons le point pour que vous puissiez être en règle !

    Récapitulatif du calcul des charges d'un autoentrepreneur BTP

    Voici un récapitulatif du montant des charges que vous allez devoir payer en 2025 si vous vous mettez à votre compte en tant que micro-entrepreneur :

    Charges d’autoentrepreneur
    Montants
    CFE autoentrepreneur

    Entre 243 et 7 533 €

    Compte bancaire

    30 € maximum

    Assurances obligatoires

    À partir de 180 €

    CFP

    0,3 % du CA

    Taxe pour frais de chambre consulaire

    0,48 à 0, 83 % du CA

    Cotisations sociales

    21,20 % du CA

    TOTAL DES CHARGES
    Minimum : 453 € et 21,98 % du CA
    Maximum : 8 563 € et 22,33 % du CA

    Bon à savoir : Statut micro-entrepreneur vs. autoentrepreneur

    Le terme "auto-entrepreneur" était l'appellation initiale de ce régime simplifié lors de sa création en 2009. Cependant, la loi Pinel de 2014, entrée en vigueur en 2016, a renommé ce statut en "micro-entrepreneur". En résumé, il n'y a aucune différence entre les deux termes. Ils désignent le même régime d'entreprise individuelle simplifié. Notez également, qu'en tant qu'artisan du bâtiment, la création et l'enregistrement de votre micro-entreprise au RNE (Registre Nationale des entreprises) sont gratuits.



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    Quelles sont les charges à payer en tant qu'auto-entrepreneur ? Notre décryptage complet

    Décryptons ensemble les différentes charges auxquelles vous attendre dès lors que vous lancez votre entreprise.

    La cotisation foncière des entreprises (CFE) auto-entrepreneur : entre 243 et 7 533 €

    La CFE, ou Cotisation Foncière des Entreprises, est un impôt local annuel que les auto-entrepreneurs doivent payer à partir de leur deuxième année d’activité. Elle sert à financer les services publics de la commune : voirie, éclairage, collecte des déchets, transports... et également aux financements des CCI.

    Cette charge dépend de :

    Voici des fourchettes de montant du CFE à payer en 2025 :

    Chiffre d’affaires N-2
    Montant de la base minimale pour l'année 2025
    Jusqu’à 10 000 €

    Entre 243 € et 579 

    Entre 10 001 et 32 600 €

    Entre 243 € et 1 158 

    Entre 32 601 et 100 000 €

    Entre 243 € et 2 433 €

    Entre 100 001 et 250 000 €

    Entre 243 € et 4 056

    Entre 250 001 et 500 000 €

    Entre 243 € et 5 793 €

    À partir de 500 001 €

    Entre 243 € et 7 533 €

    👉 
    Important :
    Depuis le 1er janvier 2019, les auto-entrepreneurs ne paient pas la CFE si leur chiffre d’affaires de l'année N-2 était inférieur à 5 000 €.

    Comment consulter son avis de CFE et la payer ?

    Vous pouvez consulter votre avis de CFE et le payer en ligne via votre espace professionnel sur impots.gouv.fr. Le paiement est obligatoire par voie dématérialisée, soit par prélèvement automatique, soit par carte bancaire en ligne. Un acompte est parfois demandé au 15 juin, puis le solde est à régler au 15 décembre. Si vous n’avez pas encore d’espace pro, pensez à l’ouvrir à l’avance : le délai d’activation peut prendre plusieurs jours.

    L'administration a mis en place un outils vous permettant de consulter le taux d'imposition en vigueur sur votre commune.

    À noter :
    Pour être exonéré de la cotisation foncière des entreprises durant l’année de création de votre entreprise (entendu année civile), vous devez transmettre au service des impôts (via votre espace en ligne) avant le 31 décembre de la même année votre déclaration initiale de CFE.

    Ouvrir un compte bancaire : environ 30 €

    Vous devez également ouvrir un compte bancaire pour votre entreprise. Vous pouvez ainsi séparer les opérations financières personnelles et professionnelles. Vous pouvez tout à fait ouvrir un compte bancaire classique, et non professionnel comme peuvent vous le dire les banques. La seule condition est que toutes les transactions ne doivent concerner que votre micro-entreprise.

    💡
    Bon à savoir :
    Depuis le vote de la loi Pacte, sachez que vous n’avez pas besoin d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité d’autoentrepreneur si votre chiffre d’affaires annuel est inférieur à 10 000 € sur deux années consécutives.

    Les assurances obligatoires : de 180 à plus de 1 000 € par mois

    Assurance décennale : entre 80 et 650 € par mois (auto-entrepreneur)

    L’assurance décennale est indispensable pour tout artisan du bâtiment qui réalise des travaux de gros œuvre ou d’aménagement affectant la solidité ou l’étanchéité d’un ouvrage. Elle couvre les dommages pouvant compromettre la solidité de la construction ou la rendre impropre à l’usage, pendant 10 ans à compter de la réception des travaux.

    Le montant de la prime varie fortement selon plusieurs critères : la nature de l’activité (maçonnerie, plomberie, électricité…), le nombre d’activités exercées, le chiffre d’affaires, l’ancienneté de l’entreprise, l’effectif, mais aussi les garanties et franchises choisies. Pour un auto-entrepreneur, il faut compter en moyenne entre 80 et 700 € par mois, soit entre 960 et 8 400 € par an. Mieux vaut comparer plusieurs devis avant de souscrire, car les écarts de tarifs peuvent être significatifs à garanties équivalentes.

    Assurance responsabilité civile pro : entre 100 et 300 € par an

    L’assurance RC Pro (responsabilité civile professionnelle) couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de votre activité : un outil tombé sur un véhicule, un dégât des eaux provoqué pendant un chantier, un client blessé dans vos locaux… Elle est obligatoire dans le bâtiment, quel que soit votre statut juridique.

    Il faut généralement prévoir entre 100 et 300 € par an pour un auto-entrepreneur. Ce tarif dépend de votre métier, des garanties choisies et du niveau de couverture.

    Et les autres assurances pros : véhicule et local

    En plus des assurances obligatoires, certaines protections complémentaires peuvent s’imposer selon votre situation.

    → Assurance auto professionnelle : si vous utilisez un véhicule dans le cadre de votre activité (utilitaire, fourgon, etc.), une assurance spécifique est nécessaire. Elle couvre les déplacements pros, le matériel transporté et peut inclure des garanties comme le vol ou l’assistance. Comptez entre 600 et 1 500 € par an, selon le type de véhicule, son usage et votre bonus-malus.

    → Assurance local professionnel : si vous louez ou possédez un local (atelier, entrepôt, bureau), une assurance multirisque professionnelle est fortement recommandée, voire exigée par le bailleur. Elle couvre les dommages matériels (incendie, dégât des eaux, vol…) et parfois la perte d’exploitation. En moyenne, prévoyez entre 300 et 1 000 € par an, selon la surface, l’emplacement et la valeur des biens assurés.

    La contribution formation professionnelle (CFP) : 0,3 % du CA

    En tant qu’auto-entrepreneur artisan, vous versez 0,3 % de votre chiffre d’affaires à la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP). Cette cotisation vous ouvre des droits à la formation continue, financée par votre fonds d’assurance formation (comme le FAFCEA pour les artisans). Elle permet de suivre des stages techniques, des formations à la gestion ou à la sécurité, sans avoir à en supporter le coût total.

    Cette contribution n’est due que si vous avez déclaré un chiffre d’affaires positif au cours des 12 derniers mois, comme le prévoit l’article L6331-48 du Code du travail. Autrement dit, si vous n’avez rien encaissé, vous n’êtes pas redevable de cette charge.

    La taxe pour frais de chambre consulaire : de 0,48 à 0,83 % du CA

    Si vous exercez une activité artisanale en tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes inscrit à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA). À ce titre, vous devez verser une taxe pour frais de chambre consulaire. Elle permet de financer les missions de service public assurées par la CMA : accompagnement administratif, conseils juridiques, stages obligatoires, soutien à la formation, etc.

    Le taux appliqué dépend de votre lieu d’activité. Pour les prestations de services artisanales, il est de :

    • 0,48 % du chiffre d’affaires dans la majorité des départements,

    • 0,65 % en Alsace,

    • 0,83 % en Moselle.

    👉 Cette taxe est automatiquement prélevée par l’Urssaf en même temps que vos cotisations sociales.

    Les cotisations sociales : taux de 21,2 % du CA

    En tant qu’auto-entrepreneur artisan prestataire de services, vos charges sociales représentent 21,2 % de votre chiffre d’affaires. Ce taux regroupe l’ensemble des cotisations qui financent la protection sociale à laquelle vous avez droit, même en tant qu’indépendant.

    Concrètement, ces cotisations servent à :

    • vous couvrir en cas de maladie ou de maternité,

    • vous ouvrir des droits à la retraite (de base et complémentaire),

    • financer les allocations familiales,

    • contribuer à la CSG/CRDS, qui participent à l’équilibre de la Sécurité sociale,

    • et garantir une couverture en cas d’invalidité ou de décès, ainsi qu’une indemnité journalière en cas d’arrêt de travail (sous conditions).

    📌
    Bon à savoir :
    Le principe de l’auto-entreprise est simple : pas de chiffre d’affaires = pas de cotisations sociales. Vous pouvez aussi calculer le montant de vos charges sociales grâce à ce simulateur.

    💡 L’Acre (Aide à la création ou reprise d’entreprise) permet, sous conditions, de bénéficier d’une exonération partielle de ces cotisations durant la première année d’activité. Le taux passe alors à 10,6 % au lieu de 21,2 %, ce qui représente un réel coup de pouce pour démarrer. L’aide n’est pas automatique : vous devez la demander dans les 45 jours suivant la création de votre activité.


    Vous déclarez, vous cotisez… encore faut-il que les clients soient au rendez-vous. Avec Habitatpresto Pro, recevez des demandes sérieuses, ciblées, et rentabilisez chaque chantier dès le premier contact.


    Impôt sur le revenu et versement libératoire

    En auto-entreprise, vous ne payez pas d’impôt sur les sociétés, mais vous êtes imposé à l’impôt sur le revenu. Pour les activités artisanales du bâtiment, le fisc vous rattache automatiquement au régime BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).

    Un abattement forfaitaire de 50 % est alors appliqué sur votre chiffre d’affaires déclaré avant calcul de l’impôt. Ce n’est donc pas votre chiffre d’affaires qui est directement imposé, mais un revenu estimé après abattement.

    Vous avez aussi la possibilité d’opter pour le versement libératoire : au lieu de payer votre impôt plus tard via votre déclaration annuelle, vous le réglez en même temps que vos cotisations sociales auprès de l'Urssaf, à un taux fixe de 1,7 % de votre chiffre d’affaires. L’intérêt ? Vous lissez vos charges mois par mois, sans mauvaise surprise à la fin de l’année,

    Quand payer les charges en tant qu'auto-entrepreneur ?

    Le paiement des charges suit le rythme de déclaration que vous avez choisi à l'inscription : mensuel ou trimestriel.

    • En mensuel, vous déclarez et payez au plus tard le dernier jour du mois suivant (ex. : chiffre d’affaires de mars à déclarer avant le 30 avril).

    • En trimestriel, les échéances tombent aux 30 avril, 31 juillet, 31 octobre et 31 janvier.

    💡
    Ce calendrier vaut pour toutes les charges : cotisations sociales, taxe consulaire, contribution à la formation professionnelle et, le cas échéant, versement libératoire de l’impôt. Pensez à activer les alertes de rappel pour ne pas rater une échéance : des majorations s’appliquent en cas de retard.

    Comment déclarer et payer les charges en tant qu'auto-entrepreneur ?

    La déclaration de chiffre d’affaires et le paiement des charges se font directement sur le site de l’Urssaf. Une fois connecté, rendez-vous dans l'onglet "Déclarer et payer".  Vous devez y déclarer le montant exact encaissé, soit chaque mois, soit chaque trimestre, selon la périodicité choisie lors de votre inscription.

    En retour, le site calcule automatiquement les cotisations sociales, les contributions annexes (formation, chambre consulaire...) et, si vous avez opté pour le versement libératoire, l’impôt sur le revenu. Tout se règle en ligne.

    ⚠️ 
    Attention :
    Même si votre chiffre d’affaires est de 0 €, la déclaration reste obligatoire. En cas d’oubli, vous vous exposez à des pénalités, même sans encaissement.

    👷 Le Conseil du Pro : demandez l’aide d’un expert-comptable !

    Quand on démarre, jongler entre déclarations, charges, trésorerie et relances clients peut vite devenir compliqué. Pour ne pas perdre pied, faire appel à un expert-comptable peut vous faire gagner un temps précieux. L’accompagnement d’un pro peut être bénéfique : il vous aide à y voir clair, éviter les erreurs, structurer votre activité, optimiser votre fiscalité et anticiper les évolutions réglementaires, pendant que vous, vous vous concentrez sur vos chantiers et l'acquisition de nouveaux clients.

    Références :

    Les questions fréquentes

    Quel est le taux de cotisation Urssaf pour les auto-entrepreneurs en 2025 ?

    Le taux de cotisation Urssaf pour un auto-entrepreneur en 2025 dépend de l'activité exercée : 12,3 % pour les ventes, 21,1 % pour les prestations de services commerciales et 21,2 % pour les professions libérales. Ces montants incluent la protection sociale, retraite et CSG-CRDS.

    Quel chiffre d'affaires à ne pas dépasser en auto-entrepreneur ?

    Le plafond de chiffre d'affaires pour un auto-entrepreneur en 2025 est de 188 700 € pour les ventes et 77 700 € pour les prestations de services. Dépasser ces seuils peut entraîner la perte du régime micro-fiscal simplifié et l'assujettissement à la TVA.

    Auto-entrepreneur : MSA ou URSSAF ?

    Un auto-entrepreneur dépend de l'Urssaf s'il exerce une activité commerciale, artisanale ou libérale. En revanche, s’il exerce une activité agricole ou para-agricole, il relève de la MSA. Le régime dépend donc du secteur professionnel principal de l'activité déclarée.

    Quelle est la TVA pour un auto-entrepreneur ?

    Un auto-entrepreneur bénéficie de la franchise en base de TVA tant que son chiffre d'affaires ne dépasse pas les seuils 2025 : 37 500 € pour les services et 85 000 € pour les ventes. Au-delà, il doit facturer et déclarer la TVA comme une entreprise classique.

    Quel est le salaire moyen d'un auto-entrepreneur ?

    Le revenu moyen net d’un auto-entrepreneur en France est estimé en moyenne à 600 par mois selon l’activité et le volume de travail. Ce montant varie fortement selon le secteur, les charges et le temps consacré à l’activité indépendante.

    Combien prend l'URSSAF pour un auto-entrepreneur ?

    L'Urssaf prélève pour un auto-entrepreneur un pourcentage de chiffre d'affaires : 12,3 % pour la vente, 21,1 % pour les services commerciaux et 23,2 % pour les professions libérales réglementées. Ces taux couvrent les cotisations sociales obligatoires : maladie, retraite, allocations familiales, etc.



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