En tant que salarié du bâtiment, l’année a été longue... Vous avez hâte de prendre quelques jours de repos pour vous retrouver en famille à l’occasion des fêtes de fin d’année. Mais encore faut-il que vos demandes pour poser des jours de vacances soient acceptées. Mon employeur peut-il refuser mes congés à Noël ? La réponse est oui, si votre patron a besoin de vous durant cette période en raison d’une forte activité. Conditions de refus, annulation, ordre des départs... on vous dit tout !
Refus des congés de Noël : pas sans un motif valable
Un employeur doit informer individuellement chacun de ses collaborateurs de son accord ou de son refus concernant ses demandes de congés.
Votre employeur est en droit de refuser votre demande de congés à cette période seulement si ce n’est pas abusif. En effet, ce refus doit être justifié en invoquant une des raisons suivantes :
- Une forte activité : si de nombreux chantiers commencés ne doivent pas prendre de retard par exemple.
- Des circonstances exceptionnelles.

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À noter :
Si le salarié sollicite une demande d'absence liée à un événement familial (mariage ou Pacs, naissance ou adoption, décès d'un membre de sa famille), celle-ci ne peut pas être refusée par l'employeur.
L'employeur peut-il annuler des congés pour Noël déjà acceptés ?
Vous avez posé vos congés pour Noël et ils ont été acceptés. Attention, même si votre employeur a décidé de valider vos dates de vacances, il peut les annuler ou les décaler à moins d’un mois de la date prévue en raison d’un cas de circonstances exceptionnelles comme :
- Le décès d’un salarié devant être remplacé à son poste,
- Des commandes imprévues pouvant sauver l’entreprise en faillite ou des emplois.
Si la raison du refus est bel et bien justifiée par une forte activité, vous n’aurez pas d’autre choix que de poser de nouveau vos congés à une autre date. Hormis ces cas exceptionnels, le chef d'entreprise n'est pas autorisé à modifier les dates et l'ordre des départs en congés moins d'un mois avant l'échéance.
Quand l’activité ralentit ou devient irrégulière, chaque demande compte. Plus d’un client sur deux mène son projet à terme après une demande sur Habitatpresto : un vrai atout pour pérenniser votre entreprise.
Quels recours en cas de refus de l'employeur ?
Si la décision vous paraît injustifiée, si vous pensez que le refus est abusif, qu'il s'agit d'un refus pour vous "punir", plusieurs leviers existent pour faire un recours à la décision
Demander une justification écrite
Avant toute démarche, il est utile de demander à l’employeur de confirmer par écrit le motif du refus. Cela permet :
- de savoir si la raison invoquée est conforme à la loi,
- de lever un malentendu éventuel,
- de disposer d’une trace en cas de contestation ultérieure.
Dans de nombreuses situations, ce simple échange suffit à clarifier les choses.
Chercher un compromis avec l’entreprise
Si la justification vous semble discutable ou difficile à comprendre, sollicitez un échange avec votre supérieur, un conducteur de travaux ou le service RH.
Un aménagement des dates, une réorganisation temporaire du chantier ou une rotation d’équipe peuvent parfois permettre de débloquer la situation. Beaucoup d’entreprises du secteur y parviennent lorsqu’elles posent les contraintes de manière transparente.
Contacter l’inspection du travail
Lorsque le refus paraît disproportionné ou arbitraire (refus répété, absence totale de justification, volonté de sanctionner), vous pouvez demander conseil à l’inspection du travail.
Les agents connaissent bien les réalités des chantiers : activité saisonnière, imprévus, urgences… Leur intervention est souvent suffisante pour rappeler les règles et encourager un règlement amiable.
Saisir le Conseil de prud’hommes en dernier recours
Si aucune solution n’a pu être trouvée, il est possible de saisir le Conseil de prud’hommes. Le juge vérifie alors :
- si le refus repose bien sur l’intérêt de l’entreprise,
- si les délais d’information ont été respectés,
- si le salarié n’a pas été pénalisé de manière abusive.
Dans les faits, peu de dossiers vont jusqu’au jugement : lorsque l’employeur ne peut pas démontrer une forte activité ou une circonstance exceptionnelle, un règlement intervient souvent en amont.
🔍 Le vrai du faux sur le 25 décembre
Peut-on refuser de travailler le 25 décembre puisque c'est férié ?
❌ Faux…
Dans le BTP, le 25 décembre est un jour férié, mais il n’est pas obligatoirement chômé. La convention collective ne prévoit pas de repos automatique ce jour-là, sauf si l’entreprise en décide autrement.
Légalement, seul le 1er mai est férié et obligatoirement chômé. Si un chantier l'exige, un employeur peut donc demander aux ouvriers de travailler le 25 décembre, sans commettre d'infraction.
💡 Avant de refuser de travailler un jour férié, assurez-vous qu’il est bien chômé dans votre entreprise ou inscrit comme tel dans un accord spécifique.
Quelles sanctions en cas de départ malgré le refus de l'employeur ?
Si vous décidez de partir en congés alors que votre employeur a clairement refusé votre demande, votre absence sera automatiquement considérée comme injustifiée.
Sanctions sur votre contrat et votre rémunération
Une absence injustifiée entraîne une retenue sur salaire et peut déclencher une procédure disciplinaire. Dans le BTP, où chaque poste compte pour la sécurité et l’avancement du chantier, ce manquement est rapidement interprété comme une rupture des obligations contractuelles. Un avertissement ou une mise à pied peuvent être prononcés dès le premier incident.
Risque de licenciement pour faute grave
Si votre départ perturbe l’organisation du chantier ou impacte une échéance contractuelle, l’employeur peut aller jusqu’au licenciement pour cause réelle et sérieuse. Lorsque l’absence désorganise gravement l’activité ou met l’équipe en difficulté, un licenciement pour faute grave peut être retenu. Dans ce cas, vous perdez l’indemnité de préavis et l’indemnité de licenciement, ce qui rend la sanction particulièrement lourde.
Ordre des départs en congés pour Noël : 2 facteurs pris en compte
L'employeur se doit de prévenir ses salariés de la période de prise de congés, 2 mois avant l'ouverture de cette dernière.
Si l’entreprise du bâtiment qui vous emploie ne ferme pas pendant les vacances de Noël, il sera difficile de laisser tous les salariés s’absenter en même temps. Les dates et l’ordre des départs sont alors fixés par :
- Accord d’entreprise, convention ou accord de branche,
- L'employeur après avis du comité social et économique (CSE) ou du/des représentant(s) du personnel.
Généralement, l’employeur prend en compte les 2 facteurs suivants pour fixer l’ordre des départs en congés des ouvriers :
- La situation de famille : enfants, marié, pacsé,
- L’ancienneté : les ouvriers présents dans l’entreprise depuis plus longtemps sont généralement prioritaires.
Quoi qu'il en soit, l'ordre des départs en congés doit être visible et communiqué sur un panneau d'affichage accessible à tous les salariés de l'entreprise.
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En revanche, si vous n’avez pas assez de jours restants, l’employeur ne peut pas vous imposer des jours sans solde sans votre accord. Une fermeture collective ne doit pas vous mettre en difficulté. Dans ce cas, un échange avec votre direction ou votre conducteur de travaux permet souvent de trouver un compromis, que ce soit via des RTT, des récupérations ou un autre aménagement.
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👷 PME du bâtiment : comment organiser les congés de Noël quand on gère plusieurs équipes ?
Dans une PME du bâtiment, organiser les congés de fin d’année demande de trouver le bon équilibre entre les besoins des salariés et la continuité des chantiers. Tout se joue dans l’anticipation des absences clés et dans la coordination entre équipes.
Anticiper l’absence des chefs d’équipe
Le rôle des chefs d’équipe est structurant : sans eux, un chantier peut vite perdre en efficacité. Prévoir leurs congés suffisamment tôt permet d’organiser un relais, de redistribuer certaines responsabilités et de maintenir une progression cohérente.
Ajuster la présence des intervenants essentiels aux phases critiques
Certaines étapes ne peuvent pas avancer sans les bons professionnels : mise hors d’eau, raccordement, finitions techniques… Identifier ces moments importants aide à planifier les congés sans interrompre l’avancement des travaux.
Coordonner les conducteurs de travaux
Les conducteurs de travaux assurent le lien entre les équipes, les clients et les fournisseurs. Échelonner leurs absences garantit une supervision continue et évite les zones de flou pendant les fêtes.
Structurer une reprise claire pour toutes les équipes
En amont, définir ce qui doit absolument être terminé avant l'absence, ce qui sera mis en pause et ce qui redémarrera en janvier. Une reprise bien balisée donne un cap aux équipes et limite les pertes de temps au retour.
👷 Le Conseil du Pro : faites votre demande de congés le plus tôt possible
Plus votre demande arrive tôt, plus il est facile pour votre chef d’équipe d’organiser le chantier autour de votre absence. Dans le bâtiment, l’anticipation fait souvent la différence : vous augmentez vos chances d’obtenir vos dates tout en évitant les tensions de dernière minute.
Les questions fréquentes
Combien de temps à l'avance dois-je demander mes congés pour Noël ?
Que se passe-t-il si je n'utilise pas tous mes jours de congés avant la fin de l'année ?
Est-il possible de travailler sur un chantier les jours fériés ?
Comment sont calculés les jours de congés payés dans le BTP ?
Est-ce que le travail le 25 décembre donne droit à une majoration de salaire ?
Quelles sont les règles pour les congés payés en cas de maladie dans le BTP ?
Références :
- Un employeur peut-il refuser des congés demandés par le salarié ?, service-public
- Peut-on refuser votre demande de congés à Noël ?, Le Coin du Salarié
- Refus de congés payés : motifs, délai..., Le Journal du Net
- Convention collective nationale des ouvriers des entreprises du bâtiment de plus de 10 salariés, PDF
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