Lorsque l’on cherche à construire sur un terrain aménageable, il faut être en règle vis-à-vis des études du sol. Depuis la loi ELAN, l’étude géotechnique G2 est devenue obligatoire dans certaines zones à risque pour prévenir les mouvements de terrain et garantir des fondations adaptées. Alors, êtes-vous concerné par l'étude de sol G2 ? Habitatpresto vous explique tout !
L'étude de sol G2 est-elle obligatoire ?
Obligatoire avant la construction d'une maison ? OUI
Afin de prévenir les mouvements de terrain, une étude G2 est obligatoire pour la construction de maisons individuelles sur des sol potentiellement victimes d’un retrait-gonflement du sol argileux depuis la promulgation de la loi Elan et du NF DTU 13.1. La loi Elan est une loi française portant sur l'évolution du logement, de l'aménagement et du numérique et le NF DTU 13.1 un nouveau document technique unifié arrivé en 2019.
👉 Ce que dit la loi ELAN
Depuis le 1er janvier 2020, dans les zones d’exposition moyenne ou forte au phénomène de retrait-gonflement des argiles, l’étude géotechnique G2 est devenue obligatoire avant la construction d’une maison individuelle. L’objectif : anticiper les risques de fissuration liés aux mouvements du sol et éviter les sinistres coûteux. Cette obligation s’applique notamment pour toute construction neuve à usage d’habitation, quelle que soit la nature du projet (auto-construction, contrat de construction de maison individuelle, maîtrise d’œuvre, etc.).
👉 Ce que prévoit le DTU 13.1
Ce document normatif impose de dimensionner les fondations à partir d’une connaissance suffisante du sol. Il recommande expressément de s’appuyer sur une étude de sol G2 pour garantir la stabilité de l’ouvrage. En pratique, même en dehors des zones officiellement concernées par la loi ELAN, les constructeurs commandent systématiquement une étude G2 pour se conformer au DTU, mais aussi pour répondre aux exigences des assurances, notamment dans le cadre d'une garantie décennale ou d'une assurance dommages-ouvrage.
Autrement dit, l’étude G2 devient quasi-systématique, même dans les zones à faible aléa argileux, pour sécuriser juridiquement et techniquement le projet. Elle permet d’anticiper les fondations adaptées (semelles filantes, radiers, pieux…) et de garantir la bonne tenue de l’ouvrage, tout en respectant les responsabilités du constructeur.
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Obligatoire pour la vente d'un terrain ? NON
L’étude de sol G2 n’est pas obligatoire lors de la vente d’un terrain. En revanche, depuis le 1er janvier 2020, une étude géotechnique de type G1 est exigée pour toute vente d’un terrain constructible non bâti situé dans une zone d’exposition moyenne ou forte au retrait-gonflement des argiles.
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À noter :
Le phénomène de retrait-gonflement des argiles concerne près de la moitié du territoire français, avec une exposition moyenne à forte sur environ 48 % des communes (source : Géorisques.gouv). Les zones les plus touchées se situent principalement dans le Sud-Ouest, le Centre, le Bassin parisien, ainsi que dans certaines parties de la vallée du Rhône et de la région Grand Est.
Qu’est-ce qu’une étude de sol ? Décryptage des 4 études géotechniques
Dans le domaine des études de sol, aussi appelés études géotechniques, les niveaux de connaissance du sol sont généralement désignés par les lettres G suivies d'un chiffre. Décryptons ensemble ce que sont les études G1, G2, G3 et G4 dans le cadre d'une construction de maison :
G1 : l'étude géotechnique préalable
L’étude de sol G1 est une première ébauche de la nature du terrain. Elle permet d’avoir une idée initiale des caractéristiques du sol et des fondations à prévoir pour une future construction. Cette étape indispensable identifie les risques courants, comme le retrait-gonflement des argiles, les mouvements de terrain ou la présence d’eau, pour mieux anticiper les contraintes et éviter les mauvaises surprises lors du chantier.
G2 : l'étude géotechnique de conception
Le niveau G2 représente une étude plus approfondie du sol. Elle comprend des analyses de terrain telles que des sondages, des essais en laboratoire et des essais in situ. L'objectif est de mieux caractériser le sol et de déterminer ses propriétés géotechniques plus précisément. Les résultats obtenus à ce stade permettent de réaliser une évaluation plus détaillée de la faisabilité et de la stabilité du site pour les projets de construction. C’est sur la base des résultats de la G2 que le constructeur ou le maître d’œuvre détermine la nature et la profondeur des fondations
👉 L’étude G2 se décline en trois phases successives :
- G2 AVP (avant-projet) : définition des hypothèses géotechniques et premières recommandations de fondations.
- G2 PRO (étude de projet) : dimensionnement détaillé des ouvrages géotechniques (fondations, soutènements…).
- G2 DCE/ACT : finalisation de tous les documents techniques et validation des choix de dimensionnement en vu de la construction de la maison.
G3 : l'étude et suivi géotechnique d'exécution
L’étude G3 intervient pendant le chantier pour vérifier que les fondations sont réalisées conformément aux recommandations de l’étude G2. Elle permet d’ajuster les solutions prévues si des imprévus apparaissent sur le terrain, comme une nappe d’eau ou une couche de sol instable. Non obligatoire dans le cadre réglementaire, elle peut toutefois être exigée par une assurance dommages-ouvrage ou recommandée pour des projets à risque. Elle est généralement commandée par le maître d’ouvrage ou le constructeur, souvent auprès du bureau d’études ayant réalisé la G2.
G4 : supervision géotechnique d'exécution
L’étude G4 consiste en une supervision indépendante de l’exécution des travaux géotechniques, pour vérifier que les méthodes mises en œuvre sur le chantier respectent les préconisations du projet.
À noter :
Le diagnostic géotechnique G5 pour les désordres après construction
Le diagnostic G5 est utilisée après la construction en cas de désordres constatés (fissures, affaissements…) pour en identifier les causes et proposer des solutions de réparation.
Quel est le prix moyen d'une étude G2 ?
Pour un particulier, le prix d'une étude géotechnique G2 AVP coûte en moyenne entre 1 500 et 2 500 €. Pour une étude G2 PRO, le tarif moyen à prévoir est compris entre 2 500 et 3 600 €.
Ce coût peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que la localisation du site, sa complexité géologique, l'accessibilité du terrain ou encore la taille du projet.
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À noter :
Les deux phases de la G2 peuvent être commandées séparément selon les besoins du chantier. D’où des tarifs affichés par phase, et non forcément un prix unique pour l’ensemble.
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Qui doit payer l'étude de sol G2 ?
C’est au propriétaire du terrain de prendre en charge le coût de l’étude G2, lorsqu’il souhaite faire construire. Dans le cas d’un contrat avec un constructeur de maison individuelle, ce coût est souvent intégré dans le devis global remis au client. Le constructeur se charge alors de commander l’étude directement auprès d’un bureau géotechnique partenaire, avec lequel il a l’habitude de travailler.
Comment connaître les risques auxquels mon sol est exposé ?
Il vous faudra consulter la carte des zones exposées aux risques naturels et technologiques disponible sur le site Géorisques du ministère de la Transition énergétique et solidaire pour connaître les zones exposées au phénomène de retrait-gonflement des sols argileux.
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Lexique utile
- Carottage : Le carottage désigne l’extraction d’un échantillon cylindrique de sol ou de roche à des fins d’analyse. Cette méthode est utilisée pour identifier les couches géologiques, leur portance et leur teneur en eau, éléments clés pour le dimensionnement des fondations.
- Dimensionnement des ouvrages : Le dimensionnement des ouvrages désigne l’ensemble des calculs techniques permettant de définir les dimensions et armatures des fondations ou structures, en fonction des caractéristiques du sol et des charges à reprendre. Il conditionne la stabilité, la conformité (Eurocodes, DTU) et le coût du projet.
- Essai pressiométrique : L’essai pressiométrique est une méthode in situ qui mesure la déformabilité et la résistance du sol sous pression. Il est normalisé (NF P 94-110) et fournit le module pressiométrique (Em), essentiel pour le calcul des semelles ou pieux.
- Géotextile de séparation : Un géotextile de séparation est une nappe synthétique posée entre deux couches de matériaux pour éviter leur mélange. Il est utilisé en fond de forme pour stabiliser les plateformes de chantier, surtout en terrain meuble ou argileux.
- Hydromorphie : L’hydromorphie désigne la présence excessive d’eau dans le sol, entraînant des risques de tassements ou de soulèvements. Elle est identifiée lors des sondages et impose souvent des mesures spécifiques (drainage, fondations profondes).
- Micropieux : Les micropieux sont des fondations profondes de faible diamètre (généralement < 300 mm), injectées à haute pression. Ils sont adaptés aux reprises en sous-œuvre ou aux terrains hétérogènes. Leur mise en œuvre est encadrée par le fascicule 62-Titre V.
- Pieux : Les pieux sont des éléments de fondation verticale, en béton ou acier, ancrés dans les couches profondes du sol pour transmettre les charges au terrain stable. Leur type (foré, battu, vissé) dépend du contexte géotechnique. Ils sont régis par la norme NF P 94-262.
- Porteur de surface (σv) : Le porteur de surface est la capacité d’un sol à supporter une charge verticale sans s’affaisser. Il s’exprime en kPa et conditionne le type de fondation. Il est déterminé à partir d’essais de pénétration ou pressiométriques.
- Risques géotechniques : Les risques géotechniques regroupent les aléas liés à la nature du sol (tassements, glissements, instabilités) susceptibles d’affecter la stabilité d’un ouvrage. Ils sont identifiés et hiérarchisés dans les études G1 à G5.
- Risques hydrogéologiques : Les risques hydrogéologiques concernent les effets d’une nappe phréatique ou de venues d’eau sur la stabilité des sols ou la durabilité des ouvrages enterrés. Leur identification impose souvent des systèmes de drainage ou des fondations spéciales.
- Risques hydrométéorologiques : Les risques hydrométéorologiques désignent les effets conjoints des précipitations, ruissellements et phénomènes extrêmes (inondations, orages) sur le sol et les structures. Ils influencent les choix de fondations, d’assainissement ou de drainage.
- Semelle filante : Une semelle filante est une fondation superficielle en béton armé, continue sous les murs porteurs. Son dimensionnement dépend de la portance du sol (G2), des charges et de la présence d’argiles gonflantes. Elle est régie par le DTU 13.1.
- Sondage pénétrométrique : Le sondage pénétrométrique est un essai mécanique en profondeur qui mesure la résistance du sol à la pénétration d’un cône. Il est utilisé pour estimer la portance et la stratigraphie du terrain.
- Tassement différentiel : Le tassement différentiel est une déformation inégale du sol sous une structure, causée par une hétérogénéité du terrain ou une surcharge mal répartie. Il engendre fissures et désordres. Son risque est réduit par une étude G2.
- Teneur en eau : La teneur en eau d’un sol correspond au pourcentage d’eau qu’il contient. Elle impacte sa portance et son comportement mécanique. Elle est mesurée lors des essais de laboratoire sur échantillons prélevés.
Références :
- Image principale de l'article : AREE - Adobe Stock
- L'étude de sol de conception G2, Armasol
- Article 2 de l'arrêté du 22 juillet 2020 définissant le contenu des études géotechniques, Legifrance
- Article 68 Loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 ELAN, Legifrance
FAQ utile
L'étude de sol est-elle obligatoire pour une extension ?
Quelle est la différence entre une étude de sol G1 et G2 ?
Quelle étude de sol pour une maison déjà construite ?
Combien de temps est valable l'étude G2 ?
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