Réparer un parquet gondolé avec un fer à repasser : vraie ou fausse astuce ?

Votre parquet se soulève et vous avez entendu parler de l’astuce du fer à repasser pour le remettre en place ? Si cette méthode circule souvent, elle ne fait pas de miracles et peut même aggraver le problème si elle est mal appliquée. Dans cet article, on démêle le vrai du faux : ce que le fer à repasser peut (ou ne peut pas) faire, les vraies causes du gondolement et les vraies solutions.

Le fer à repasser peut-il vraiment sauver un parquet gondolé ?

Est-ce que le fer à repasser peut redonner sa forme à votre parquet ?

❌ Pas vraiment.

On retrouve souvent cette astuce dans les forums ou vidéos de bricolage : placer un chiffon humide, une pattemouille comme on dit, sur les lames du parquet puis appliquer le fer à repasser. En fait, elle est surtout connue pour atténuer de petits coups ou enfoncements (défauts creux) dans le bois massif, mais certains la préconisent aussi pour tenter de réduire des bosses ou gondolages légers. Même si cette méthode a pu faire ses preuves chez certains sur des défauts mineurs, elle ne constitue pas une solution durable pour un parquet gondolé.

Est-ce qu’un parquet qui gonfle peut se réparer tout seul en séchant ?

❌ Faux

Dans la majorité des cas, un parquet déformé ne retrouve pas sa forme initiale sans intervention. Une fois les lames déformées par l’humidité, elles conservent souvent une mémoire de la déformation. Bien sûr, en se libérant de "son eau" le bois va dégonfler mais les déformations seront toujours présentes : tuilage, gauchissement... Le séchage stoppe l’évolution, mais ne remet pas le sol à niveau.

La chaleur suffit-elle à faire disparaître les déformations d’un parquet ?

❌ Faux

Une source de chaleur peut parfois atténuer une légère bosse ou un léger creux, mais elle ne répare pas un gondolage. Sans corriger l’humidité ou les erreurs de pose, la chaleur seule est inefficace. Pire, un séchage inégal ou trop intense peut aggraver les dégâts en provoquant des fissures ou des torsions.

Pourquoi cette astuce du fer à repasser ?

Les effets de la chaleur sur le bois

La chaleur d’un fer peut dilater légèrement les fibres, donnant l’illusion que le bois retrouve sa forme initiale. Mais sur un gondolage, la déformation est structurelle : la lame a gonflé sur toute sa longueur. Le fer n’a aucun effet durable et peut même détériorer la finition en surface (vernis, huile).

Les effets de l’eau sur le bois

Le chiffon humide, censé "ramollir" la fibre, permet d'apporter plus de souplesse au bois pour qu'il retrouve sa forme initiale mais il apporte aussi une dose d’eau supplémentaire. Or, l’humidité est justement la première cause du gondolage. Au lieu d’améliorer la situation, on risque de l’aggraver : le bois absorbe davantage d’eau, accentuant le soulèvement des lames.

L'expertise de Loïc, menuisier dans le 42

⚠️ Le fer à repasser : pas sur tous les parquets

Sur un parquet stratifié, l’astuce du fer à repasser est totalement déconseillée : la fine couche décorative ne supporte ni chaleur ni vapeur et risque de cloquer, se décoller ou laisser des taches irréversibles. Les parquets contrecollés, constitués de plusieurs couches collées, ne réagissent pas mieux puisque la vapeur peut provoquer un délaminage (décollement des couches). Même sur un parquet massif verni ou huilé, plus tolérant à la chaleur, le risque est réel : la finition de surface peut blanchir, cloquer ou se marquer durablement.

👉 En résumé :
L'astuce du fer à repasser pourrait parfois atténuer une petite bosse ou un léger impact, mais pour ce qui est du gondolage, elle ne réglera jamais la cause profonde et comporte de vrais risques pour l’esthétique du parquet. À réserver, au mieux, à de très petites zones et avec une grande prudence.

Que valent les autres astuces pour parquet gondolé ?

Poser un poids lourd sur la zone bombée

Certains conseillent de poser des sacs de sable ou des meubles massifs sur la partie gondolée pour forcer le bois à se remettre en place. En pratique, cela ne fonctionne que sur des déformations minimes, après séchage complet.

Utiliser un sèche-cheveux ou un chauffage direct

Comme pour le fer à repasser, la chaleur peut donner l’illusion d’un résultat. Mais en asséchant trop vite, vous fragilisez le bois, qui peut se fissurer.

Fixer ou clouer les lames gondolées

Parfois, on pense régler le problème en vissant ou clouant les lames qui se soulèvent. Mais ce geste ne fait que masquer le symptôme et abîme définitivement le parquet. L’humidité, elle, reste piégée dessous et peut causer moisissures et dégradation du support.

Quelles solutions existent vraiment pour réparer un parquet gondolé ?

Un parquet gondolé ou déformé ne se remet pas à plat tout seul. Selon l’ampleur des dégâts, différentes options sont possibles, mais elles ne sont efficaces que si la cause du problème a été identifiée et corrigée.

Le séchage : stoppe mais ne répare pas

La première étape consiste à stabiliser l’environnement. Aérez la pièce, utilisez un déshumidificateur si nécessaire et attendez que le bois retrouve un taux d’humidité normal. Le séchage stoppe la progression du gondolage, mais il ne remet pas le sol en place.

Le ponçage : efficace uniquement sur un parquet sec

Une fois le bois bien assaini, un ponçage peut lisser certaines irrégularités légères. Mais attention : poncer un parquet encore humide ou trop déformé risque d’endommager les lames et d’aggraver la situation. Cette solution reste donc limitée aux cas mineurs.

Le remplacement : la solution pour les lames trop abîmées

Si les planches sont fendues, décollées ou irrécupérables, il n’y a pas d’alternative : il faut les changer. Le remplacement partiel du parquet permet de retrouver une surface plane et saine, à condition que le problème initial ait été résolu.

Quelles conséquences si vous attendez trop ?

Des déformations qui s’accentuent

Un bois qui gonfle ne revient pas en arrière. Au contraire, les lames continuent de se soulever, et la zone gondolée peut s’étendre à toute la pièce. Ce qui aurait pu être réglé par un séchage et un ponçage devient alors un remplacement beaucoup plus coûteux.

Des problèmes au quotidien

Un sol irrégulier n’est pas seulement désagréable à l’œil. Il peut rendre les meubles instables, gêner l’ouverture des portes et même devenir un danger, notamment avec des risques de chute si une lame se relève trop.

Des dommages plus profonds

L’humidité à l’origine du gondolage peut s’infiltrer dans le support, provoquer des moisissures, dégrader la chape ou le plancher, et fragiliser l’ensemble du revêtement. À terme, ce n’est plus seulement le parquet qu’il faut réparer, mais la structure en dessous.

Les causes réelles d’un parquet qui gonfle

Un parquet qui se soulève n’est jamais le fruit du hasard. Derrière cette déformation, plusieurs causes possibles doivent être envisagées avant toute réparation.

L’humidité : infiltration, condensation ou dégâts des eaux

C’est la raison la plus fréquente. Une fuite, une infiltration par la dalle, une pièce trop humide ou une condensation persistante font gonfler le bois. Les fibres absorbent l’eau, se dilatent et poussent les lames vers le haut. Un dégât des eaux non traité rapidement peut transformer tout un sol en "vague".

Une mauvaise pose : préparation ou mesures incorrectes

Un parquet posé trop serré, sans espace de dilatation suffisant en périphérie de la pièce, finit presque toujours par se bomber. Le bois est un matériau vivant : il se dilate et se rétracte selon les saisons. Si le poseur n’a pas laissé de joints périphériques ou si le support n’était pas parfaitement préparé et sec, le gondolage est inévitable.

Une charge trop importante due à des meubles trop lourds

Un piano, une armoire massive ou une bibliothèque remplie peuvent exercer une pression trop forte sur certaines zones du parquet. Si le support n’est pas parfaitement stable, le bois peut se soulever par contrainte mécanique. On parle alors d’un gondolage lié à une surcharge ponctuelle.

Un mauvais choix d'essence de bois

Toutes les essences ne réagissent pas de la même manière à l’humidité. Un bois tendre ou instable, mal adapté à la pièce (par exemple dans une cuisine ou une salle de bains), gonflera plus vite qu’un chêne ou un bois exotique naturellement dense et résistant. Le choix initial du parquet joue donc un rôle clé dans sa durabilité.

Le Conseil Habitatpresto :

Gardez des lames en stock !

Vous devez remplacer quelques lames de parquet suite à un désagrément ? Le problème, c’est qu’il est souvent difficile de retrouver exactement la même référence des années après la pose : essence de bois, teinte, largeur, rainures… tout change rapidement dans les collections. C’est pourquoi il est recommandé de conserver quelques lames de rechange dès l’installation. Elles vous permettront, en cas de sinistre ou de déformation localisée, de remplacer uniquement les parties abîmées sans avoir à refaire tout le sol. Un petit geste prévoyant qui peut vous éviter de gros frais et préserver l’harmonie de votre intérieur.

Lexique utile

• Chape anhydrite : Une chape anhydrite est un support fluide à base de sulfate de calcium. Sa pose impose un taux d'humidité très bas (<0,5 % CM) avant mise en œuvre du parquet. Son non-respect est source de gondolage.
• Classe de service du bois : Définie par la norme NF EN 335, cette classe indique la capacité du bois à résister à l'humidité selon son usage (intérieur sec, humide, extérieur). Choisir une classe inadaptée augmente les risques de déformation.
• Délaminage : Le délaminage désigne la séparation des couches d’un matériau composite, notamment dans un parquet contrecollé ou un panneau multicouche.
• Dilatation hygrométrique : La dilatation hygrométrique désigne la variation dimensionnelle du bois en fonction de l'humidité ambiante. C’est une caractéristique naturelle à prendre en compte pour anticiper les espacements nécessaires à la pose.
• DTU 51.1 : Ce DTU régit la pose collée des parquets en plein sur support. Il impose des conditions précises de planéité, d’encollage et de préparation du support. Son respect est crucial pour la durabilité du parquet.
• DTU 51.2 : Le DTU 51.2 encadre la pose flottante des parquets stratifiés ou contrecollés. Il définit les conditions de support, de planéité, d'humidité et de mise en œuvre. Sa non-application peut entraîner des litiges pour non-conformité.
• Équilibre hygroscopique : L’équilibre hygroscopique désigne le taux d’humidité d’un bois lorsqu’il est stable par rapport à son environnement. Le non-respect de cette phase d’acclimatation avant pose est une cause de gondolage fréquent.
• Essence de bois : L’essence de bois (chêne, hêtre, bambou, etc.) influence directement la réaction du parquet à l’humidité. Certaines essences sont plus sensibles à la dilatation, nécessitant des précautions accrues à la pose.
• Feuille de désolidarisation : Posée entre le support et le parquet, cette feuille permet de limiter les transmissions d'humidité et de tensions. Elle est recommandée dans les rénovations ou sur supports douteux.
• Joint périphérique : Un joint périphérique est un espace libre laissé entre le parquet et les murs, pour permettre la dilatation du bois sans contrainte. Son absence est une cause fréquente de soulèvement du parquet.
• Parquet gondolé : Un parquet gondolé présente un soulèvement ou un bombement des lames, souvent causé par une humidité excessive ou un défaut de pose. Ce désordre affecte la stabilité, l'esthétique et peut annuler la garantie si les normes de support ou de ventilation n'ont pas été respectées.
• Pare-vapeur : Un pare-vapeur est un film posé sous le parquet pour bloquer les remontées d'humidité venant du support. Obligatoire en pose flottante sur sol béton, il limite les risques de déformation des lames dans le temps.
• Ponçage à blanc : Le ponçage à blanc consiste à retirer totalement les couches de finition du parquet pour retrouver le bois brut. Il s’effectue avant une rénovation complète (vernis, huilage) et doit être fait sans abîmer la couche d’usure. Mal maîtrisé, il peut fragiliser un parquet contrecollé.
• Pose collée en plein : Cette méthode consiste à encoller toute la surface des lames sur le support. Elle limite les risques de gondolage mais nécessite un support parfaitement sec et plan. Régie par le DTU 51.1.
• Pose flottante : La pose flottante consiste à assembler les lames entre elles sans les coller au sol. Bien que rapide, elle est sensible aux défauts d'humidité ou de planéité, et impose des précautions strictes (pare-vapeur, sous-couche, joints).
• Ragréage autolissant : Utilisé pour corriger les défauts de planéité d’un support, un ragréage mal séché ou incompatible avec le parquet peut être une source d’humidité résiduelle. Il doit respecter les délais de séchage indiqués par le fabricant.
• Sous-couche acoustique : Placée sous le parquet, elle amortit les bruits d’impact mais peut aussi piéger de l’humidité si elle n’est pas compatible avec les conditions hygrométriques du chantier. Elle doit respecter la norme NF EN 16354.
• Stabilité dimensionnelle : La stabilité dimensionnelle d’un parquet exprime sa capacité à résister aux variations de température et d’humidité. Un parquet peu stable peut se gondoler plus facilement en cas de pose inadaptée.

Références

• Le classement d'usage des parquets, NF Parquets
• Réparer un parquet qui gondole, Panaget
• Que faut-il savoir sur le parquet ?, Qualitel
• Rénover un parquet ou le remplacer ? La vraie solution pour votre budget 2025, Parquet Bordelais
• Quel est le temps de séchage d'un parquet après un dégât des eaux et comment procéder à sa rénovation ?, BailFacile

FAQ utile

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