La pompe à chaleur est un système de chauffage optimal et écologique. Cependant, même si sa durée de vie atteint généralement une quinzaine d’années, c’est un appareil qui peut subir différentes pannes. Le dépannage d’une pompe à chaleur peut alors être urgent si le dysfonctionnement vous empêche de vous chauffer correctement. Voici comment réagir afin de limiter les risques !
Dépannage de pompe à chaleur : qui contacter ?
En cas de panne de pompe à chaleur, le bon réflexe est de faire appel à un chauffagiste spécialisé ou un installateur de PAC. Ces professionnels connaissent les différents modèles et sont habilités à intervenir sur le circuit frigorifique comme sur la partie hydraulique ou électrique. Si vous avez souscrit un contrat d’entretien, sachez qu’il inclut généralement une formule de dépannage : vous bénéficiez alors d’une intervention prioritaire et, selon le contrat, de réparations prises en charge sans frais supplémentaires. Sans contrat, il est toujours possible de contacter un artisan local ou l’entreprise qui a installé votre PAC pour organiser une intervention ponctuelle.
Dépannage de PAC : qui prend en charge les réparations ?
Une pompe à chaleur dispose d'une garantie de bon fonctionnement pendant les 2 ans après sa mise en service. Si elle tombe en panne avant, vous pouvez vous tourner vers l'installateur afin qu'il procède aux réparations ou au remplacement à titre gracieux.
Au-delà de ces 2 ans, les frais de dépannage et de réparation de la PAC, voire ceux liés à son remplacement, incombent au propriétaire. Ils peuvent être pris en charge en partie ou en totalité par votre assurance habitation. Pensez à bien regarder les clauses de votre contrat.
Quelles sont les pannes les plus fréquentes ?
Problèmes de compresseur
Le compresseur est le cœur de la PAC. Lorsqu’il s’use ou fonctionne mal, on observe souvent une perte de puissance ou des bruits inhabituels. Une panne de compresseur peut rapidement immobiliser toute l’installation.
⏱️ Durée d’intervention : ½ journée à une journée selon s’il faut remplacer la pièce.
💶 Prix moyen : 500 à 1 500 €.
🔎 Codes erreurs fréquents : E7, P04 (varient selon les marques).
Manque ou fuite de fluide frigorigène
Le fluide est indispensable pour transporter la chaleur. Une fuite ou un niveau insuffisant entraîne une baisse de performance et une surconsommation d’énergie. Seul un professionnel habilité peut le contrôler et le recharger.
⏱️ Durée d’intervention : 2 à 4 h (détection de fuite + recharge).
💶 Prix moyen : 150 à 300 €.
🔎 Codes erreurs fréquents : F-gas, E9, défaut basse pression.
Pannes électriques ou électroniques
Un défaut de thermostat, une carte électronique défaillante ou un problème de câblage peuvent bloquer le fonctionnement de la PAC. Ces pannes provoquent souvent des arrêts soudains ou des codes erreurs.
⏱️ Durée d’intervention : 1 à 3 h.
💶 Prix moyen : 100 à 400 €.
🔎 Codes erreurs fréquents : E1, H6, défaut communication carte.
Pression d’eau insuffisante dans le circuit
Dans les PAC air-eau, un manque de pression empêche le chauffage de circuler correctement. Cela peut provenir d’une fuite dans le circuit ou d’un simple besoin de remise en eau.
⏱️ Durée d’intervention : 1 à 2 h.
💶 Prix moyen : 100 à 200 €.
🔎 Codes erreurs fréquents : E119 (basse pression), défaut hydraulique.
Encrassement des filtres et mauvaise circulation d’air
Un filtre colmaté ou un ventilateur obstrué suffit parfois à réduire fortement le rendement. Ces pannes, bénignes mais fréquentes, peuvent être évitées grâce à un nettoyage régulier.
⏱️ Durée d’intervention : 1 h.
💶 Prix moyen : 70 à 150 €.
🔎 Codes erreurs fréquents : E3, défaut débit d’air.
💡 Bon à savoir
Quand un code erreur s’affiche sur votre pompe à chaleur, le bon réflexe est de consulter le manuel de l’appareil pour identifier la nature du problème. Notez l’information et communiquez-la au chauffagiste que vous contacterez : cela lui permettra d’intervenir plus rapidement et plus efficacement. Mieux vaut éviter toute tentative de réparation soi-même, une PAC est un équipement technique qui ne se bricole pas.
🔍 Le vrai du faux
Est-ce qu'une pompe à chaleur qui s'arrête et redémarre sans arrêt est un signe de future panne ?
❌ Faux…
Ces cycles courts traduisent le plus souvent un problème de réglage ou de dimensionnement mais pas une panne immédiate.
En revanche, si le phénomène persiste, il fatigue le compresseur, augmente la consommation et peut accélérer l’usure de l’appareil.
💡 Consultez un professionnel dès l’apparition de cycles anormaux pour corriger le réglage avant que cela n’endommage la PAC.
Comment éviter qu'une pompe à chaleur tombe en panne ?
Pour éviter toute mauvaise surprise, vous pouvez effectuer vous-même quelques contrôles de votre PAC. Aussi, il est obligatoire de faire réaliser un entretien de l’appareil tous les deux ans par un professionnel.
Observatoire Synasav / BVA (2024)
Lycée La Martinière / Synasav (2023)
Observatoire Synasav (2024)
L’entretien bisannuel par un professionnel
L’entretien de la pompe à chaleur n’est pas seulement une bonne pratique, c’est aussi une obligation légale. Depuis le décret n° 2020-912 du 28 juillet 2020, toutes les PAC d’une puissance comprise entre 4 et 70 kW doivent être contrôlées au minimum tous les deux ans par un professionnel qualifié. L’objectif est double : garantir la sécurité de l’installation et maintenir ses performances énergétiques.
Lors de cette visite réglementaire, le technicien procède à un ensemble de vérifications : nettoyage des filtres, contrôle des connexions électriques, mesure du rendement, ajustement du fluide frigorigène si nécessaire. Un compte rendu écrit vous est remis, attestant que l’entretien a bien été effectué. Il doit être conservé, car il peut être demandé en cas de revente du logement ou pour faire jouer certaines garanties.
Entretien de la PAC : les bons gestes du quotidien
De votre côté, vous pouvez effectuer des gestes régulièrement, afin de veiller à ce que tous les composants de la pompe à chaleur restent en bon état.
Par exemple, vous pouvez :
- Laver les filtres (à faire 1 à 2 fois par an)
- Contrôler la pression du module hydraulique (elle doit se situer entre 1 et 1,5 bar, ce qui correspond à la zone verte du manomètre de votre PAC)
- Débarrasser l’unité extérieure de toutes feuilles mortes, détritus, branches séchées...
- En hiver, dégivrer l’unité extérieure.
Tous ces bons réflexes permettront d'éviter au maximum les pannes. Exit les frais de dépannage !

Lexique utile
- Attestation de capacité fluide : L’attestation de capacité est une certification obligatoire (selon le Code de l’environnement) pour toute entreprise habilitée à manipuler les fluides frigorigènes. Elle garantit la légalité et la traçabilité des interventions sur le circuit frigorifique.
- Branchement électrique triphasé : Le branchement électrique triphasé désigne une alimentation à trois phases, utilisée sur certaines PAC. Une inversion de phases ou un déséquilibre peut causer des pannes critiques, notamment sur le compresseur.
- Carte électronique de régulation : La carte électronique de régulation pilote l’ensemble du fonctionnement de la PAC (pompes, capteurs, cycles…). Une panne de carte provoque des erreurs aléatoires ou un arrêt complet. Son remplacement impacte fortement le coût de réparation.
- Compresseur scroll : Le compresseur scroll est l’élément qui comprime le fluide frigorigène pour le faire circuler. Une défaillance de cette pièce centrale bloque totalement le fonctionnement de la PAC et peut nécessiter un remplacement coûteux.
- Condensats : Les condensats désignent l’eau générée par la condensation de l’air ou du fluide. Une mauvaise évacuation (pente, bouchon, pompe HS) peut provoquer un arrêt de sécurité de la PAC, notamment en mode climatisation.
- Cycle frigorifique : Le cycle frigorifique est le circuit fermé dans lequel circule le fluide frigorigène entre l’évaporateur, le compresseur, le condenseur et le détendeur. Une anomalie dans ce cycle nuit aux performances ou bloque l’appareil.
- Débitmètre : Le débitmètre mesure le flux d’eau circulant dans le circuit hydraulique. En cas de débit insuffisant (souvent causé par un filtre encrassé), la PAC se met en sécurité, interrompant le chauffage.
- Dégivrage automatique : Le dégivrage automatique est une fonction qui élimine la glace sur l’unité extérieure. En cas de panne de sonde ou de cycle incorrect, le givre s’accumule et provoque un arrêt de l’échange thermique.
- Détendeur thermostatique : Le détendeur thermostatique régule la pression du fluide frigorigène à l’entrée de l’évaporateur. Un défaut de fonctionnement provoque un déséquilibre thermique et entraîne la mise en sécurité de la PAC.
- Disjoncteur différentiel 30 mA : Le disjoncteur différentiel 30 mA protège l’installation contre les fuites de courant. Son déclenchement répété peut indiquer un défaut d’isolement sur la PAC. Conforme à la norme NF C 15-100.
- Fluide frigorigène R32 / R410A : Le fluide frigorigène est le fluide caloporteur utilisé dans la PAC. Sa fuite entraîne une perte de performance et nécessite une recharge conforme à la réglementation sur les gaz à effet de serre.
- Mise en sécurité : La mise en sécurité désigne l’arrêt automatique de la PAC lorsqu’un paramètre critique est hors tolérance (pression, température, courant). Elle protège l’appareil mais requiert souvent une intervention technique.
- Purge d’air : La purge d’air consiste à éliminer les bulles d’air dans le circuit hydraulique. L’air entrave la circulation de l’eau et peut fausser les lectures des capteurs de pression ou de débit.
- Qualipac / RGE : Le label Qualipac, associé au label RGE, certifie les compétences des professionnels intervenant sur les PAC. Il est exigé pour bénéficier d’aides publiques (MaPrimeRénov’) et garantit une intervention conforme.
- Pression statique : La pression statique est la pression du circuit hydraulique à froid. Une pression trop basse (<1 bar) peut révéler une fuite ou un défaut du vase d’expansion. Cela empêche la mise en route de la PAC.
- Relais de démarrage : Le relais de démarrage commande l’alimentation du compresseur. S’il est défaillant, la PAC reste à l’arrêt. Cette pièce doit être testée électriquement lors d’un diagnostic approfondi.
- Vase d’expansion : Le vase d’expansion absorbe les variations de pression liées aux changements de température dans le circuit hydraulique. Un vase défectueux provoque des à-coups de pression et des arrêts fréquents.
- Ventilateur hélicoïde : Le ventilateur hélicoïde assure le refroidissement de l’échangeur extérieur. Un défaut moteur ou un balourd crée du bruit, de la surchauffe ou une panne complète du groupe extérieur.
Références :
- Entretien et inspection des systèmes de chauffage et de climatisation, Ecologie.gouv
- Pompes à chaleur : les pannes les plus fréquentes et comment les prévenir ?, Viessmann
- Dépannage d’une pompe à chaleur, entretien et durée de vie - Conseils et astuces pour éviter les pannes, De Dietrich
- Pompe à chaleur : les 10 problèmes que vous pouvez rencontrer, Mesdépanneurs
- Observatoire SYNASAV du chauffage et de la climatisation dans l’habitat en France, Synasav
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