Avec la hausse des températures et le retour de l'été, le ministÚre du Travail rappelle les précautions à prendre par les employeurs pour protéger leurs salariés au travail lors des épisodes de fortes chaleurs. Bien s'hydrater, aménager les horaires de travail..., voici tous les bons réflexes à adopter sur les chantiers, alors que le dispositif de veille saisonniÚre du Plan canicule a débuté le 1er juin et que les obligations de prévention sont renforcées depuis le 1er juillet 2025 face aux risques liés aux vagues de chaleur intense.
â ïž Fortes chaleurs : les obligations des employeurs renforcĂ©es en 2025
Les fortes chaleurs ne sont plus une Ă©ventualitĂ©, mais bien une rĂ©alitĂ© et un risque professionnel Ă part entiĂšre. Ce que les entreprises faisaient dĂ©jĂ gĂ©nĂ©ralement par bon sens devient dĂ©sormais une obligation lĂ©gale : adapter les horaires, protĂ©ger les salariĂ©s de la chaleur, former aux bons gestes..., depuis le 1er juillet 2025, ces mesures de prĂ©vention doivent ĂȘtre appliquĂ©es systĂ©matiquement.
đ Un nouveau cadre lĂ©gal depuis le 1er juillet 2025
PubliĂ© au Journal officiel le 1er juin 2025, le dĂ©cret sur la protection des travailleurs contre les risques liĂ©s Ă la chaleur est entrĂ© en vigueur depuis le 1er juillet 2025. Il sâinscrit dans un contexte de dĂ©rĂšglement climatique de plus en plus marquĂ©, aprĂšs un nouvel Ă©tĂ© historiquement chaud.Â
Lâobjectif du Gouvernement est clair : anticiper les vagues de chaleur Ă venir en imposant des mesures concrĂštes Ă tous les employeurs, notamment dans les secteurs les plus exposĂ©s comme le bĂątiment, afin de protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des travailleurs. Le tout, en limitant leur exposition aux vagues de chaleur intense et en adaptant les conditions de travail dĂšs que le thermomĂštre s'emballe.
đĄ Des mesures liĂ©es aux seuils de vigilance canicule de MĂ©tĂ©o-France
Ce nouveau cadre sâappuie sur les niveaux de vigilance canicule Ă©tablis par MĂ©tĂ©o-France. En fonction du seuil de vigilance mĂ©tĂ©orologique atteint (jaune, orange, rouge), les entreprises doivent adapter leur organisation et mettre en Ćuvre des mesures spĂ©cifiques. Lâapproche est Ă©volutive, pour permettre aux employeurs dâajuster les conditions de travail en temps rĂ©el ou de suspendre temporairement l'activitĂ©, selon lâintensitĂ© de l'Ă©pisode caniculaire et la gravitĂ© de la situation.
- Vigilance verte : situation normale, sans risque particulier.
- Vigilance jaune : chaleur intense sur 1 Ă 2 jours, avec un risque pour la santĂ© liĂ© Ă lâeffort physique ou aux conditions de travail.
- Vigilance orange : canicule avĂ©rĂ©e, durable et dangereuse pour lâensemble des personnes exposĂ©es.
- Vigilance rouge : canicule exceptionnelle, trÚs intense, étendue et à fort impact sanitaire, pouvant perturber l'activité.
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Important :
Un Ă©pisode de chaleur intense correspond Ă un passage en vigilance jaune, orange ou rouge. Lorsque les seuils de vigilance orange ou rouge sont atteints dans un dĂ©partement, les pĂ©riodes de canicule ouvrent droit Ă lâindemnisation des arrĂȘts de travail dans les entreprises du bĂątiment, sous rĂ©serve des conditions fixĂ©es par le rĂ©gime de chĂŽmage intempĂ©ries.
đ RĂ©organisation du travail pendant les fortes chaleurs
Le dĂ©cret du 27 mai 2025 impose aussi une adaptation concrĂšte de lâorganisation du travail pour Ă©viter les pics de chaleur : amĂ©nagement des horaires, suspension des tĂąches physiques les plus pĂ©nibles aux heures les plus chaudes, allongement ou rĂ©organisation des temps de pause.
âïž AmĂ©nagement des postes et rĂ©duction de lâexposition Ă la chaleur
Les employeurs doivent aussi limiter lâexposition directe au soleil et rĂ©duire lâaccumulation de chaleur sur les postes de travail. Cela passe par la mise en place de brumisateurs, de ventilateurs, d'ombriĂšres, de pare-soleil ou de bĂąches thermiques. Lâobjectif est de rĂ©duire au maximum la contrainte thermique, en particulier pour les ouvriers sur les chantiers extĂ©rieurs.
đ° AccĂšs Ă lâeau et Ă©quipements obligatoires
Garantir lâaccĂšs Ă lâeau potable fraĂźche devient une obligation formelle : lâemployeur est tenu de fournir une quantitĂ© suffisante d'eau Ă proximitĂ© immĂ©diate des postes de travail et de "maintenir au frais l'eau destinĂ©e Ă la boisson", avec un minimum de 3 litres par jour et par salariĂ©, en l'absence d'eau courante.
Des Ă©quipements de protection individuelle (casquettes, vĂȘtements respirants, serviettes rafraĂźchissantes, lunettes de soleil...) doivent aussi ĂȘtre mis Ă disposition des salariĂ©s. Lâabsence de ces dispositifs peut exposer lâemployeur Ă des sanctions en cas de contrĂŽle de lâinspection du travail.
â Information, formation et protocoles de secours
Le dĂ©cret renforce aussi lâaspect prĂ©vention. La formation des salariĂ©s devient obligatoire pour reconnaĂźtre les signes dâun coup de chaleur, adopter les bons rĂ©flexes, dĂ©clencher les procĂ©dures dâalerte et mettre en place les protocoles de secours adaptĂ©s, en particulier pour les travailleurs isolĂ©s.
đ Les entreprises du bĂątiment, en premiĂšre ligne face Ă la chaleur
Les entreprises du bĂątiment sont particuliĂšrement concernĂ©es. Elles doivent dĂ©sormais intĂ©grer le risque chaleur dans leur document unique dâĂ©valuation des risques (DUER) et dans les plans de prĂ©vention, notamment lors de chantiers multi-intervenants.
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Alerte canicule : les mesures de prévention à mettre en place
Face aux chaleurs écrasantes constatées pendant l'été, les entreprises du bùtiment ont le devoir de respecter des obligations afin de préserver la santé et la sécurité de leurs collaborateurs sur les chantiers.
DÚs lors qu'une alerte de vigilance orange ou rouge au risque de canicule est déclenchée par Météo France dans certains départements, l'employeur doit réévaluer quotidiennement les risques d'exposition pour chacun de ses salariés en fonction de l'évolution de la température au cours de la journée et de la nature des travaux à effectuer, notamment ceux en plein air ou impliquant une charge physique. Ces précautions doivent aussi tenir compte de l'ùge et de l'état de santé des travailleurs.
En fonction de cette réévaluation des risques, des ajustements en termes de charge de travail, d'horaires et plus globalement d'organisation du travail doivent ĂȘtre mis en place par l'employeur pour prĂ©server les salariĂ©s pendant toute la durĂ©e de la pĂ©riode de vigilance rouge.
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Important :
"Si l'Ă©valuation fait apparaĂźtre que les mesures prises sont insuffisantes, notamment pour les travaux accomplis Ă une tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e ou comportant une charge physique importante (travaux d'isolation en toiture ou de couverture, manutention rĂ©pĂ©tĂ©e de charges lourdes...)", l'employeur doit alors dĂ©cider de l'arrĂȘt des travaux", souligne le ministĂšre du Travail.
Dans ce cas précis, les entreprises du BTP ont la possibilité de recourir au dispositif du chÎmage "intempéries" dÚs lors que l'activité est suspendue.
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đ„” Comment se protĂ©ger de la chaleur sur un chantier ? 5 conseils
Alors que l'Ă©tĂ© est en ligne de mire, les tempĂ©ratures grimpent et le soleil est au beau fixe depuis quelques semaines. Ă ce titre, le ministĂšre du Travail rappelle les prĂ©cautions Ă prendre et les bons rĂ©flexes Ă adopter pour se protĂ©ger des fortes chaleurs, notamment sur les chantiers.Â
Cette piqĂ»re de rappel intervient dans le cadre du dispositif de veille saisonniĂšre du Plan national canicule (PNC) mis en place, chaque annĂ©e, du 1er juin au 15 septembre, par les pouvoirs publics. Lors de cette pĂ©riode propice aux Ă©pisodes de canicule, la vigilance doit ĂȘtre de mise. Ces gestes simples du quotidien contribuent ainsi Ă limiter le risque d'accidents du travail.
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Ă noter :
Certains salariés du secteur du bùtiment sont trÚs exposés aux risques liés aux fortes chaleurs. Pas surprenant, donc, que l'inspection du travail soit particuliÚrement mobilisée pendant l'été pour veiller au respect des mesures de précaution et de sécurité.
1. Boire plusieurs litres dâeau par jour
MĂȘme si la sensation de soif nâest pas lĂ , il est indispensable de boire au moins 3 litres dâeau fraĂźche par jour sur les chantiers. Un verre dâeau toutes les 20 minutes est prĂ©conisĂ© pour bien se dĂ©saltĂ©rer. Les employeurs sont donc tenus de mettre Ă disposition de leurs salariĂ©s des points d'eau potable. Et ce, en permanence.
Par ailleurs, lâOrganisme professionnel de prĂ©vention du bĂątiment et des travaux publics (OPPBTP) conseille aux ouvriers de vĂ©rifier la couleur de leur urine pour sâassurer de leur bonne hydratation :
- Si elle est claire, lâhydratation est suffisante,
- Si elle est foncée, il y a déshydratation.
2. Porter des vĂȘtements clairs
Pour faire face Ă la canicule, les Ă©quipements de protection des salariĂ©s doivent ĂȘtre compatibles aux Ă©pisodes de fortes chaleurs. LâOPPBTP prĂ©conise le port de vĂȘtements aux couleurs claires pour faciliter lâĂ©vaporation de la sueur. Le port du casque et des chaussures de sĂ©curitĂ© est toujours nĂ©cessaire et travailler torse nu ou en short reste interdit. Les employeurs doivent aussi pouvoir fournir des lunettes de protection teintĂ©es pour protĂ©ger les yeux des ouvriers. Quoi qu'il en soit, il est primordial que les salariĂ©s veillent Ă protĂ©ger leur tĂȘte et leur peau du soleil.
3. Prévoir un espace de repos au frais
Comme le rappelle le ministĂšre du Travail, dans un communiquĂ© de presse publiĂ© le 1er juin, l'employeur est tenu d'adapter le chantier Ă la chaleur et les conditions de travail des salariĂ©s Ă©voluant en extĂ©rieur.Â
Il se doit, dans la mesure du possible, d'amĂ©nager leur poste de travail et de "prĂ©voir un local destinĂ© Ă accueillir les travailleurs dans des conditions prĂ©servant leur sĂ©curitĂ© et leur santĂ©". Ce lieu de pause et de repos doit ĂȘtre frais, ombragĂ© ou climatisĂ©, de façon Ă leur offrir un confort thermique satisfaisant et leur permettre de rĂ©cupĂ©rer plus facilement et de dĂ©jeuner au frais. Voici d'ailleurs quelques idĂ©es de repas froids qui vont vous faire saliver !
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4. Aménager les horaires de travail
Si l'entreprise n'est pas en mesure d'aménager un local pour ses salariés, elle doit impérativement aménager le rythme et la charge de travail de ses collaborateurs lors des épisodes de canicule. L'employeur peut ainsi proposer à son personnel de travailler en horaires décalés, aux heures les moins chaudes de la journée, que ce soit tÎt le matin ou en toute fin d'aprÚs-midi, voire dans la soirée.
LâOPPBTP recommande notamment de limiter lâexposition au soleil avec un systĂšme de rotation des tĂąches et dâaugmenter la frĂ©quence et les temps de pause à lâombre, notamment aux heures les plus chaudes de la journĂ©e.
5. Informer les travailleurs sur les signes d'alerte d'un coup de chaleur
Les employeurs doivent sensibiliser leurs collaborateurs travaillant sur un mĂȘme chantier Ă se surveiller mutuellement pour limiter les incidents causĂ©s pas de trop fortes chaleurs. Il est donc important de les informer sur les risques liĂ©s Ă la chaleur et de les former pour qu'ils puissent notamment reconnaĂźtre les premiers signes dâun coup de chaleur ou d'une dĂ©shydratation :
- Comportement anormal,
- Nausées,
- Vertiges,
- Grande faiblesse,
- Fatigue importante,
- Soif intense...
Au moindre doute, chacune des personnes prĂ©sentes sur un chantier doit ĂȘtre en mesure dâidentifier ces signes et d'appliquer les mesures de premier secours. Pour rappel, le coup de chaleur est une urgence vitale. De ce fait, il est primordial, si ce cas de figure se prĂ©sente, de mettre le salariĂ© Ă l'ombre et au calme et de prĂ©venir les secours au plus vite, si les symptĂŽmes persistent.
đŁïž Le tĂ©moignage du Pro : des journĂ©es de travail repensĂ©es en Ă©tĂ©
Ă la tĂȘte de l'entreprise CFP Techni-façades, basĂ©e Ă Brugheas (Allier) et spĂ©cialisĂ©e dans lâisolation par lâextĂ©rieur et le ravalement de façade, Philippe Gentil ne laisse pas la mĂ©tĂ©o dicter sa loi sur les chantiers. Une gestion du quotidien pensĂ©e en concertation avec ses Ă©quipes pour prĂ©server la santĂ© de tous.
"Jâai laissĂ© le choix Ă mes gars, ça les arrange de fonctionner en journĂ©e continue toute lâannĂ©e, et pas seulement en Ă©tĂ©, lorsqu'il fait trĂšs chaud. Chacun amĂšne son petit truc Ă grignoter et on mange rapidement sur le pouce. LâĂ©tĂ©, on nâa pas le choix, câest vite intenable. Lâhiver, ça ne fait plaisir Ă personne de manger dehors par 4 ou 5 °C, donc on enchaĂźne, ça fait une belle journĂ©e, mais on rentre plus tĂŽt derriĂšre", reconnaĂźt le co-gĂ©rant de la sociĂ©tĂ©, façadier de mĂ©tier.
"Lorsqu'on travaille en extĂ©rieur, la mĂ©tĂ©o peut avoir un gros impact et ralentir l'avancĂ©e d'un chantier. Dans certains cas, il est mĂȘme impossible de travailler, notamment en cas de gel (pour la pose d'enduits, par exemple, NDLR) ou de grosses chaleurs", prĂ©cise Philippe Gentil, qui a créé l'entreprise en 2017, avec deux associĂ©s.
"Au retour des trĂšs grosses chaleurs, on adapte les journĂ©es en prenant plus tĂŽt le matin et en s'arrĂȘtant avant que les conditions de travail ne deviennent trop compliquĂ©es. En temps normal, on attaque Ă 7h-7h30 et on finit Ă 15h. LâĂ©tĂ©, on sâorganise en fonction de la chaleur et des tempĂ©ratures annoncĂ©es, on peut prendre Ă 6h ou mĂȘme Ă 5h30 et on termine Ă 13h, mais ça fait deux ans quâon ne bouge pas : on reste globalement sur du 7h-15h", note le chef d'entreprise.
Canicule : quels sont les recours possibles en cas de manquement de l'employeur ?
Si l'employeur ne respecte pas ses obligations en matiÚre de sécurité, il risque des sanctions. Les salariés peuvent :
- saisir l'inspection du travail
- ou, en fonction de la taille de l'entreprise, recourir au comité social et économique (CSE) ou aux délégués du personnel de l'entreprise.
Si les salariés estiment qu'ils se trouvent "dans une situation de travail présentant un danger grave et imminent pour leur vie ou pour leur santé", ils sont en droit d'exercer leur droit de retrait, en application de l'article L4131-1 du Code du travail. L'employeur risque dont de voir le chantier se vider de ses travailleurs.
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Un matĂ©riel bien entretenu, câest un chantier qui tourne. En pĂ©riode de fortes chaleurs, les pannes se multiplient si les bons rĂ©flexes ne sont pas anticipĂ©s. Mieux vaut perdre 10 minutes pour une vĂ©rification que 3 jours pour une rĂ©paration. Ces prĂ©cautions vous permettent de limiter les arrĂȘts de chantier, de prĂ©server la durĂ©e de vie de vos Ă©quipements et de permettre Ă vos Ă©quipes de travailler en toute sĂ©curitĂ©. Vous ĂȘtes chef dâĂ©quipe, artisan ou Ă la tĂȘte d'une entreprise gĂ©nĂ©rale du bĂątiment ? Ne laissez pas la mĂ©tĂ©o dicter votre rentabilitĂ© !
1. Réorganiser le stockage des matériaux sensibles à la chaleur
Certains matĂ©riaux utilisĂ©s sur les chantiers ne supportent pas la chaleur : cartouches de mastic, produits bicomposants, peintures, colles, enduits... Sous lâeffet des fortes tempĂ©ratures, ils peuvent durcir, sâaltĂ©rer et devenir inutilisables.Â
LâidĂ©al est de crĂ©er une zone de stockage tempĂ©rĂ©e sur le chantier (abri ventilĂ©, conteneur isolĂ©...) ou de rĂ©duire les stocks au strict nĂ©cessaire pour Ă©viter de jeter des produits entamĂ©s. Pensez aussi Ă mettre en place une signalĂ©tique spĂ©cifique "stockage Ă lâabri de la chaleur" pour Ă©viter les erreurs logistiques en cas dâabsences ou de roulement dâĂ©quipe.
2. Adapter les produits de peinture et leur stockage
La plupart des peintures, enduits ou vernis rĂ©agissent mal Ă la chaleur : sĂ©chage trop rapide, craquelures, mauvaise adhĂ©rence. Pour Ă©viter tout dĂ©faut d'application, il est prĂ©fĂ©rable dâĂ©viter les poses entre 11h et 16h et de conserver les produits dans un espace tempĂ©rĂ© (entre 15 et 25 °C).
Si aucun abri nâest disponible sur chantier, stockez les produits dans des coffres isothermes ou Ă lâombre sous bĂąche. Pensez aussi Ă utiliser des formulations adaptĂ©es aux conditions estivales, disponibles chez certains fabricants.
3. Protéger les échafaudages des brûlures et des déformations
En cas de forte exposition au soleil, les structures mĂ©talliques des Ă©chafaudages de chantier peuvent atteindre des tempĂ©ratures trĂšs Ă©levĂ©es, provoquant des risques de brĂ»lures au contact ou des dilatations qui fragilisent la stabilitĂ© de la structure.Â
Il est donc essentiel de vĂ©rifier les ancrages, les niveaux de planchers et les jeux dâassemblage chaque matin. Sur les chantiers sans ombrage, privilĂ©giez lâinstallation de bĂąches dâombrage ou de filets thermiques pour limiter les pics de tempĂ©rature sur les zones les plus exposĂ©es.
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4. Protéger les outils électroportatifs et batteries
Les perceuses, visseuses, meuleuses ou lasers de chantier sont souvent sollicités en continu et peuvent chauffer rapidement sous un soleil de plomb. Or, les fortes températures accélÚrent la dégradation des batteries et des circuits électroniques.
Ne laissez jamais vos outils exposĂ©s en plein soleil ou dans une camionnette non ventilĂ©e. PrĂ©voyez une zone ombragĂ©e dĂ©diĂ©e pour leur stockage entre deux utilisations, et nâutilisez pas une batterie tout juste rechargĂ©e sans la laisser redescendre en tempĂ©rature.
5. Utiliser des bùches de protection thermique sur les équipements sensibles
Sur certains chantiers exposĂ©s (rĂ©fection d'une toiture, ravalement de façade, isolation thermique par l'extĂ©rieur), le matĂ©riel reste souvent en extĂ©rieur pendant plusieurs jours. Pensez Ă Ă©quiper vos coffrets Ă©lectriques, batteries de secours, compresseurs dâair, groupes hydrauliques ou centrales Ă bĂ©ton portatives de bĂąches de protection thermique.Â
Ces bĂąches, souvent en matĂ©riau rĂ©flĂ©chissant aluminisĂ© ou polyĂ©thylĂšne renforcĂ©, limitent la montĂ©e en tempĂ©rature, protĂšgent contre les UV et rĂ©duisent les risques de surchauffe ou de dĂ©formation. Câest un investissement minime comparĂ© au coĂ»t dâun arrĂȘt matĂ©riel non anticipĂ©.
6. Organiser les stationnements des engins Ă lâombre ou sur sols stabilisĂ©s
Pendant l'Ă©tĂ©, un engin stationnĂ© en plein soleil peut atteindre des tempĂ©ratures internes critiques, mĂȘme Ă lâarrĂȘt. DĂšs que possible, prĂ©voyez des zones dâombre pour le stationnement, Ă lâaide de toiles tendues, bĂąches thermorĂ©flĂ©chissantes ou au pied dâun bĂątiment.Â
Si ce nâest pas possible, Ă©vitez de garer vos machines sur des sols bitumineux non stabilisĂ©s qui emmagasinent et renvoient la chaleur, accĂ©lĂ©rant lâusure des pneus. Un simple changement dâaire de stationnement peut Ă©viter bien des dĂ©gĂąts invisibles.
7. Prévoir des temps de pause machines et cycles de repos moteur
Un moteur diesel ou thermique utilisĂ© sans interruption sous 35 °C ou plus peut trĂšs vite atteindre ses limites. Pour limiter lâusure prĂ©maturĂ©e des composants (pompe hydraulique, courroies, circuit de refroidissement...), il est recommandĂ© de programmer des pauses machines de 10 Ă 15 minutes toutes les 2 ou 3 heures, notamment sur les engins en activitĂ© continue comme les nacelles, pelles, mini-pelles ou plateformes Ă©lĂ©vatrices. Pendant ce temps, laissez le moteur tourner au ralenti, capot ouvert si nĂ©cessaire, pour faciliter la dissipation thermique sans choc thermique brutal.
8. Vérifier que les EPI sont adaptés à la hausse des températures
Les fortes chaleurs n'affectent pas que les machines : elles peuvent aussi compromettre la sĂ©curitĂ© des salariĂ©s si les EPI ne sont pas adaptĂ©s. PrivilĂ©giez des Ă©quipements respirants, certifiĂ©s anti-UV et des casques de chantier dotĂ©s de visiĂšre pare-soleil ou dâĂ©lĂ©ments de ventilation intĂ©grĂ©s.Â
Les harnais de sĂ©curitĂ© utilisĂ©s en hauteur doivent rester souples, non rigides et ĂȘtre stockĂ©s Ă lâabri. En tant que chef dâentreprise ou conducteur de travaux, assurez-vous aussi que les gants, chaussures de chantier et lunettes nâont pas subi dâaltĂ©ration liĂ©e Ă la chaleur ou Ă une exposition prolongĂ©e au soleil.
9. Ajuster la pression des pneus et inspecter les chenilles
Quand le mercure grimpe, la pression dans les pneus augmente naturellement, ce qui peut provoquer des déformations, voire des éclatements. Il est recommandé de vérifier la pression tous les deux jours, de préférence le matin, à froid.
Pour les machines Ă©quipĂ©es de chenilles, inspectez visuellement lâĂ©tat du caoutchouc : craquelures, dĂ©collement ou parties molles sont des signes de fatigue thermique. Une vĂ©rification rapide mais rĂ©guliĂšre Ă©vite des arrĂȘts de chantier coĂ»teux et rĂ©duit les risques pour lâopĂ©rateur.
10. Adapter les horaires pour soulager les équipements et les machines
Limiter lâusage intensif des machines pendant les pics de chaleur est bĂ©nĂ©fique autant pour les salariĂ©s que pour le matĂ©riel. Les composants mĂ©caniques sont moins sollicitĂ©s en dĂ©but de matinĂ©e ou en fin de journĂ©e, lorsque les tempĂ©ratures sont plus clĂ©mentes. Cette adaptation peut aussi Ă©viter les pannes dues Ă une tempĂ©rature moteur trop Ă©levĂ©e ou Ă des dĂ©faillances de batteries sursollicitĂ©es.
11. Nettoyer et vérifier les systÚmes de refroidissement réguliÚrement
La surchauffe est lâun des risques majeurs pour les engins de chantier exposĂ©s Ă des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Radiateurs, ventilateurs, grilles dâaĂ©ration ou Ă©changeurs thermiques doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©s et nettoyĂ©s chaque semaine, voire plus souvent sur les chantiers poussiĂ©reux.Â
Une couche de terre ou de rĂ©sidus vĂ©gĂ©taux suffit Ă bloquer la circulation dâair et Ă faire monter dangereusement la tempĂ©rature moteur. Pensez aussi Ă surveiller les niveaux de liquide de refroidissement et Ă purger si nĂ©cessaire. Un simple dĂ©faut dâentretien peut immobiliser un engin plusieurs jours en pleine saison.
12. Surveiller lâĂ©tat des fluides techniques et des batteries
Les huiles moteur, liquides hydrauliques et batteries sont trĂšs sensibles aux fortes tempĂ©ratures. Leur viscositĂ©, leurs performances et leur durĂ©e de vie peuvent chuter de maniĂšre significative. Une batterie exposĂ©e Ă plus de 40 °C perd rapidement en efficacitĂ©, avec un risque accru de panne inopinĂ©e.Â
En pĂ©riode estivale, il est donc essentiel dâaugmenter la frĂ©quence des contrĂŽles de niveau, de qualitĂ© et de tempĂ©rature, notamment pour les engins de levage, les plateformes de travail ou les groupes Ă©lectrogĂšnes utilisĂ©s en continu.
13. Ăviter les pleins de carburant ou d'huile aux heures les plus chaudes
Remplir un rĂ©servoir ou faire un appoint de fluide hydraulique en plein aprĂšs-midi, sous le soleil, augmente le risque de dilatation excessive ou de surpression. Cela peut entraĂźner des fuites, des bulles dâair dans les circuits ou une baisse de performance.Â
Mieux vaut programmer ces opérations tÎt le matin ou en fin de journée, à température plus stable, afin de garantir un fonctionnement optimal et de prolonger la durée de vie des fluides techniques.
14. Former les équipes à détecter les signes de surchauffe
Le meilleur entretien ne suffit pas si les opĂ©rateurs ne savent pas reconnaĂźtre les premiers signes de dĂ©faillance. Voyants anormaux, fumĂ©es inhabituelles, odeur de chaud, bruit irrĂ©gulier : autant dâalertes qui doivent entraĂźner un arrĂȘt immĂ©diat pour vĂ©rification.Â
Incitez vos équipes à adopter des routines simples : checklist quotidienne, pause moteur réguliÚre, signalement de tout comportement inhabituel de la machine. En parallÚle, n'hésitez pas à mettre en place des rappels visibles sur site (fiche plastifiée, panneau « canicule », fiche de maintenance).
15. Créer une routine chantier "spéciale fortes chaleurs" chaque matin
Mettre en place une routine de vĂ©rification quotidienne avant d'attaquer le chantier permet de sĂ©curiser lâensemble des postes exposĂ©s.Â
CrĂ©ez une checklist, en y intĂ©grant quelques points simples Ă vĂ©rifier : contrĂŽle visuel des engins, test des voyants, vĂ©rification de la pression des pneus, niveau dâhuile moteur, prĂ©sence dâombre ou dâabris Ă proximitĂ©, Ă©tat des fluides, propretĂ© des radiateurs... En dĂ©but de journĂ©e, vos machines comme vos Ă©quipes sont plus lucides. Cette routine peut se faire en 5 Ă 10 minutes avec le responsable technique ou le chef de chantier.
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Références :
- Image principale de l'article Tverdokhlib - Adobe Stock
- travail-emploi.gouv.fr
- entreprendre.service-public.fr
- journal-du-btp.com
- gouvernement.fr
- economie.gouv.fr
- batiactu.com
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