Fortes chaleurs : quelles précautions & obligations pour l'employeur ?

Adrien Maridet - Le 08/08/2025
Dans cet article :

    Avec la hausse des températures et le retour de l'été, le ministÚre du Travail rappelle les précautions à prendre par les employeurs pour protéger leurs salariés au travail lors des épisodes de fortes chaleurs. Bien s'hydrater, aménager les horaires de travail..., voici tous les bons réflexes à adopter sur les chantiers, alors que le dispositif de veille saisonniÚre du Plan canicule a débuté le 1er juin et que les obligations de prévention sont renforcées depuis le 1er juillet 2025 face aux risques liés aux vagues de chaleur intense.

    ⚠ Fortes chaleurs : les obligations des employeurs renforcĂ©es en 2025

    Les fortes chaleurs ne sont plus une Ă©ventualitĂ©, mais bien une rĂ©alitĂ© et un risque professionnel Ă  part entiĂšre. Ce que les entreprises faisaient dĂ©jĂ  gĂ©nĂ©ralement par bon sens devient dĂ©sormais une obligation lĂ©gale : adapter les horaires, protĂ©ger les salariĂ©s de la chaleur, former aux bons gestes..., depuis le 1er juillet 2025, ces mesures de prĂ©vention doivent ĂȘtre appliquĂ©es systĂ©matiquement.

    📅 Un nouveau cadre lĂ©gal depuis le 1er juillet 2025

    PubliĂ© au Journal officiel le 1er juin 2025, le dĂ©cret sur la protection des travailleurs contre les risques liĂ©s Ă  la chaleur est entrĂ© en vigueur depuis le 1er juillet 2025. Il s’inscrit dans un contexte de dĂ©rĂšglement climatique de plus en plus marquĂ©, aprĂšs un nouvel Ă©tĂ© historiquement chaud. 

    L’objectif du Gouvernement est clair : anticiper les vagues de chaleur Ă  venir en imposant des mesures concrĂštes Ă  tous les employeurs, notamment dans les secteurs les plus exposĂ©s comme le bĂątiment, afin de protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des travailleurs. Le tout, en limitant leur exposition aux vagues de chaleur intense et en adaptant les conditions de travail dĂšs que le thermomĂštre s'emballe.

    🌡 Des mesures liĂ©es aux seuils de vigilance canicule de MĂ©tĂ©o-France

    Ce nouveau cadre s’appuie sur les niveaux de vigilance canicule Ă©tablis par MĂ©tĂ©o-France. En fonction du seuil de vigilance mĂ©tĂ©orologique atteint (jaune, orange, rouge), les entreprises doivent adapter leur organisation et mettre en Ɠuvre des mesures spĂ©cifiques. L’approche est Ă©volutive, pour permettre aux employeurs d’ajuster les conditions de travail en temps rĂ©el ou de suspendre temporairement l'activitĂ©, selon l’intensitĂ© de l'Ă©pisode caniculaire et la gravitĂ© de la situation.

    • Vigilance verte : situation normale, sans risque particulier.
    • Vigilance jaune : chaleur intense sur 1 Ă  2 jours, avec un risque pour la santĂ© liĂ© Ă  l’effort physique ou aux conditions de travail.
    • Vigilance orange : canicule avĂ©rĂ©e, durable et dangereuse pour l’ensemble des personnes exposĂ©es.
    • Vigilance rouge : canicule exceptionnelle, trĂšs intense, Ă©tendue et Ă  fort impact sanitaire, pouvant perturber l'activitĂ©.

    ⚠
    Important :
    Un Ă©pisode de chaleur intense correspond Ă  un passage en vigilance jaune, orange ou rouge. Lorsque les seuils de vigilance orange ou rouge sont atteints dans un dĂ©partement, les pĂ©riodes de canicule ouvrent droit Ă  l’indemnisation des arrĂȘts de travail dans les entreprises du bĂątiment, sous rĂ©serve des conditions fixĂ©es par le rĂ©gime de chĂŽmage intempĂ©ries.

    🕒 RĂ©organisation du travail pendant les fortes chaleurs

    Le dĂ©cret du 27 mai 2025 impose aussi une adaptation concrĂšte de l’organisation du travail pour Ă©viter les pics de chaleur : amĂ©nagement des horaires, suspension des tĂąches physiques les plus pĂ©nibles aux heures les plus chaudes, allongement ou rĂ©organisation des temps de pause.

    ☀ AmĂ©nagement des postes et rĂ©duction de l’exposition Ă  la chaleur

    Les employeurs doivent aussi limiter l’exposition directe au soleil et rĂ©duire l’accumulation de chaleur sur les postes de travail. Cela passe par la mise en place de brumisateurs, de ventilateurs, d'ombriĂšres, de pare-soleil ou de bĂąches thermiques. L’objectif est de rĂ©duire au maximum la contrainte thermique, en particulier pour les ouvriers sur les chantiers extĂ©rieurs.

    🚰 AccĂšs Ă  l’eau et Ă©quipements obligatoires

    Garantir l’accĂšs Ă  l’eau potable fraĂźche devient une obligation formelle : l’employeur est tenu de fournir une quantitĂ© suffisante d'eau Ă  proximitĂ© immĂ©diate des postes de travail et de "maintenir au frais l'eau destinĂ©e Ă  la boisson", avec un minimum de 3 litres par jour et par salariĂ©, en l'absence d'eau courante.

    Des Ă©quipements de protection individuelle (casquettes, vĂȘtements respirants, serviettes rafraĂźchissantes, lunettes de soleil...) doivent aussi ĂȘtre mis Ă  disposition des salariĂ©s. L’absence de ces dispositifs peut exposer l’employeur Ă  des sanctions en cas de contrĂŽle de l’inspection du travail.

    ✅ Information, formation et protocoles de secours

    Le dĂ©cret renforce aussi l’aspect prĂ©vention. La formation des salariĂ©s devient obligatoire pour reconnaĂźtre les signes d’un coup de chaleur, adopter les bons rĂ©flexes, dĂ©clencher les procĂ©dures d’alerte et mettre en place les protocoles de secours adaptĂ©s, en particulier pour les travailleurs isolĂ©s.

    📋 Les entreprises du bñtiment, en premiùre ligne face à la chaleur

    Les entreprises du bĂątiment sont particuliĂšrement concernĂ©es. Elles doivent dĂ©sormais intĂ©grer le risque chaleur dans leur document unique d’évaluation des risques (DUER) et dans les plans de prĂ©vention, notamment lors de chantiers multi-intervenants.


    Des particuliers attendent vos devis ! N'attendez pas pour recevoir des leads travaux qualifiés et développer votre activité !


    Alerte canicule : les mesures de prévention à mettre en place

    Face aux chaleurs écrasantes constatées pendant l'été, les entreprises du bùtiment ont le devoir de respecter des obligations afin de préserver la santé et la sécurité de leurs collaborateurs sur les chantiers.

    DÚs lors qu'une alerte de vigilance orange ou rouge au risque de canicule est déclenchée par Météo France dans certains départements, l'employeur doit réévaluer quotidiennement les risques d'exposition pour chacun de ses salariés en fonction de l'évolution de la température au cours de la journée et de la nature des travaux à effectuer, notamment ceux en plein air ou impliquant une charge physique. Ces précautions doivent aussi tenir compte de l'ùge et de l'état de santé des travailleurs.

    En fonction de cette réévaluation des risques, des ajustements en termes de charge de travail, d'horaires et plus globalement d'organisation du travail doivent ĂȘtre mis en place par l'employeur pour prĂ©server les salariĂ©s pendant toute la durĂ©e de la pĂ©riode de vigilance rouge.

    ⚠
    Important :
    "Si l'Ă©valuation fait apparaĂźtre que les mesures prises sont insuffisantes, notamment pour les travaux accomplis Ă  une tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e ou comportant une charge physique importante (travaux d'isolation en toiture ou de couverture, manutention rĂ©pĂ©tĂ©e de charges lourdes...)", l'employeur doit alors dĂ©cider de l'arrĂȘt des travaux", souligne le ministĂšre du Travail.

    Dans ce cas précis, les entreprises du BTP ont la possibilité de recourir au dispositif du chÎmage "intempéries" dÚs lors que l'activité est suspendue.

    📌
    Cet article peut aussi vous intéresser :
    BTP : le risque canicule intégré au régime du chÎmage intempéries

    đŸ„” Comment se protĂ©ger de la chaleur sur un chantier ? 5 conseils

    Alors que l'Ă©tĂ© est en ligne de mire, les tempĂ©ratures grimpent et le soleil est au beau fixe depuis quelques semaines. À ce titre, le ministĂšre du Travail rappelle les prĂ©cautions Ă  prendre et les bons rĂ©flexes Ă  adopter pour se protĂ©ger des fortes chaleurs, notamment sur les chantiers. 

    Cette piqĂ»re de rappel intervient dans le cadre du dispositif de veille saisonniĂšre du Plan national canicule (PNC) mis en place, chaque annĂ©e, du 1er juin au 15 septembre, par les pouvoirs publics. Lors de cette pĂ©riode propice aux Ă©pisodes de canicule, la vigilance doit ĂȘtre de mise. Ces gestes simples du quotidien contribuent ainsi Ă  limiter le risque d'accidents du travail.

    👉
    À noter :
    Certains salariés du secteur du bùtiment sont trÚs exposés aux risques liés aux fortes chaleurs. Pas surprenant, donc, que l'inspection du travail soit particuliÚrement mobilisée pendant l'été pour veiller au respect des mesures de précaution et de sécurité.

    1. Boire plusieurs litres d’eau par jour

    MĂȘme si la sensation de soif n’est pas lĂ , il est indispensable de boire au moins 3 litres d’eau fraĂźche par jour sur les chantiers. Un verre d’eau toutes les 20 minutes est prĂ©conisĂ© pour bien se dĂ©saltĂ©rer. Les employeurs sont donc tenus de mettre Ă  disposition de leurs salariĂ©s des points d'eau potable. Et ce, en permanence.

    Par ailleurs, l’Organisme professionnel de prĂ©vention du bĂątiment et des travaux publics (OPPBTP) conseille aux ouvriers de vĂ©rifier la couleur de leur urine pour s’assurer de leur bonne hydratation :

    • Si elle est claire, l’hydratation est suffisante,
    • Si elle est foncĂ©e, il y a dĂ©shydratation.

    2. Porter des vĂȘtements clairs

    Pour faire face Ă  la canicule, les Ă©quipements de protection des salariĂ©s doivent ĂȘtre compatibles aux Ă©pisodes de fortes chaleurs. L’OPPBTP prĂ©conise le port de vĂȘtements aux couleurs claires pour faciliter l’évaporation de la sueur. Le port du casque et des chaussures de sĂ©curitĂ© est toujours nĂ©cessaire et travailler torse nu ou en short reste interdit. Les employeurs doivent aussi pouvoir fournir des lunettes de protection teintĂ©es pour protĂ©ger les yeux des ouvriers. Quoi qu'il en soit, il est primordial que les salariĂ©s veillent Ă  protĂ©ger leur tĂȘte et leur peau du soleil.

    3. Prévoir un espace de repos au frais

    Comme le rappelle le ministÚre du Travail, dans un communiqué de presse publié le 1er juin, l'employeur est tenu d'adapter le chantier à la chaleur et les conditions de travail des salariés évoluant en extérieur. 

    Il se doit, dans la mesure du possible, d'amĂ©nager leur poste de travail et de "prĂ©voir un local destinĂ© Ă  accueillir les travailleurs dans des conditions prĂ©servant leur sĂ©curitĂ© et leur santĂ©". Ce lieu de pause et de repos doit ĂȘtre frais, ombragĂ© ou climatisĂ©, de façon Ă  leur offrir un confort thermique satisfaisant et leur permettre de rĂ©cupĂ©rer plus facilement et de dĂ©jeuner au frais. Voici d'ailleurs quelques idĂ©es de repas froids qui vont vous faire saliver !

    📌
    Prolongez votre lecture autour de cet article :

    Canicule & BTP : quelle température maximale pour travailler ?

    4. Aménager les horaires de travail

    Si l'entreprise n'est pas en mesure d'aménager un local pour ses salariés, elle doit impérativement aménager le rythme et la charge de travail de ses collaborateurs lors des épisodes de canicule. L'employeur peut ainsi proposer à son personnel de travailler en horaires décalés, aux heures les moins chaudes de la journée, que ce soit tÎt le matin ou en toute fin d'aprÚs-midi, voire dans la soirée.

    L’OPPBTP recommande notamment de limiter l’exposition au soleil avec un systĂšme de rotation des tĂąches et d’augmenter la frĂ©quence et les temps de pause à l’ombre, notamment aux heures les plus chaudes de la journĂ©e.

    5. Informer les travailleurs sur les signes d'alerte d'un coup de chaleur

    Les employeurs doivent sensibiliser leurs collaborateurs travaillant sur un mĂȘme chantier Ă  se surveiller mutuellement pour limiter les incidents causĂ©s pas de trop fortes chaleurs. Il est donc important de les informer sur les risques liĂ©s Ă  la chaleur et de les former pour qu'ils puissent notamment reconnaĂźtre les premiers signes d’un coup de chaleur ou d'une dĂ©shydratation :

    • Comportement anormal,
    • NausĂ©es,
    • Vertiges,
    • Grande faiblesse,
    • Fatigue importante,
    • Soif intense...

    Au moindre doute, chacune des personnes prĂ©sentes sur un chantier doit ĂȘtre en mesure d’identifier ces signes et d'appliquer les mesures de premier secours. Pour rappel, le coup de chaleur est une urgence vitale. De ce fait, il est primordial, si ce cas de figure se prĂ©sente, de mettre le salariĂ© Ă  l'ombre et au calme et de prĂ©venir les secours au plus vite, si les symptĂŽmes persistent.

    đŸ—Łïž Le tĂ©moignage du Pro : des journĂ©es de travail repensĂ©es en Ă©tĂ©

    À la tĂȘte de l'entreprise CFP Techni-façades, basĂ©e Ă  Brugheas (Allier) et spĂ©cialisĂ©e dans l’isolation par l’extĂ©rieur et le ravalement de façade, Philippe Gentil ne laisse pas la mĂ©tĂ©o dicter sa loi sur les chantiers. Une gestion du quotidien pensĂ©e en concertation avec ses Ă©quipes pour prĂ©server la santĂ© de tous.

    "J’ai laissĂ© le choix Ă  mes gars, ça les arrange de fonctionner en journĂ©e continue toute l’annĂ©e, et pas seulement en Ă©tĂ©, lorsqu'il fait trĂšs chaud. Chacun amĂšne son petit truc Ă  grignoter et on mange rapidement sur le pouce. L’étĂ©, on n’a pas le choix, c’est vite intenable. L’hiver, ça ne fait plaisir Ă  personne de manger dehors par 4 ou 5 °C, donc on enchaĂźne, ça fait une belle journĂ©e, mais on rentre plus tĂŽt derriĂšre", reconnaĂźt le co-gĂ©rant de la sociĂ©tĂ©, façadier de mĂ©tier.

    "Lorsqu'on travaille en extĂ©rieur, la mĂ©tĂ©o peut avoir un gros impact et ralentir l'avancĂ©e d'un chantier. Dans certains cas, il est mĂȘme impossible de travailler, notamment en cas de gel (pour la pose d'enduits, par exemple, NDLR) ou de grosses chaleurs", prĂ©cise Philippe Gentil, qui a créé l'entreprise en 2017, avec deux associĂ©s.

    "Au retour des trĂšs grosses chaleurs, on adapte les journĂ©es en prenant plus tĂŽt le matin et en s'arrĂȘtant avant que les conditions de travail ne deviennent trop compliquĂ©es. En temps normal, on attaque Ă  7h-7h30 et on finit Ă  15h. L’étĂ©, on s’organise en fonction de la chaleur et des tempĂ©ratures annoncĂ©es, on peut prendre Ă  6h ou mĂȘme Ă  5h30 et on termine Ă  13h, mais ça fait deux ans qu’on ne bouge pas : on reste globalement sur du 7h-15h", note le chef d'entreprise.

    Canicule : quels sont les recours possibles en cas de manquement de l'employeur ?

    Si l'employeur ne respecte pas ses obligations en matiÚre de sécurité, il risque des sanctions. Les salariés peuvent :

    • saisir l'inspection du travail
    • ou, en fonction de la taille de l'entreprise, recourir au comitĂ© social et Ă©conomique (CSE) ou aux dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel de l'entreprise.

    Si les salariés estiment qu'ils se trouvent "dans une situation de travail présentant un danger grave et imminent pour leur vie ou pour leur santé", ils sont en droit d'exercer leur droit de retrait, en application de l'article L4131-1 du Code du travail. L'employeur risque dont de voir le chantier se vider de ses travailleurs.

    📌
    Cet article peut aussi vous ĂȘtre utile :
    Canicule chantier BTP : comment exercer votre droit de retrait ?

    Matériel de chantier : comment le protéger des fortes chaleurs ? 15 bons réflexes

    Un matĂ©riel bien entretenu, c’est un chantier qui tourne. En pĂ©riode de fortes chaleurs, les pannes se multiplient si les bons rĂ©flexes ne sont pas anticipĂ©s. Mieux vaut perdre 10 minutes pour une vĂ©rification que 3 jours pour une rĂ©paration. Ces prĂ©cautions vous permettent de limiter les arrĂȘts de chantier, de prĂ©server la durĂ©e de vie de vos Ă©quipements et de permettre Ă  vos Ă©quipes de travailler en toute sĂ©curitĂ©. Vous ĂȘtes chef d’équipe, artisan ou Ă  la tĂȘte d'une entreprise gĂ©nĂ©rale du bĂątiment ? Ne laissez pas la mĂ©tĂ©o dicter votre rentabilitĂ© !

    1. Réorganiser le stockage des matériaux sensibles à la chaleur

    Certains matĂ©riaux utilisĂ©s sur les chantiers ne supportent pas la chaleur : cartouches de mastic, produits bicomposants, peintures, colles, enduits... Sous l’effet des fortes tempĂ©ratures, ils peuvent durcir, s’altĂ©rer et devenir inutilisables. 

    L’idĂ©al est de crĂ©er une zone de stockage tempĂ©rĂ©e sur le chantier (abri ventilĂ©, conteneur isolĂ©...) ou de rĂ©duire les stocks au strict nĂ©cessaire pour Ă©viter de jeter des produits entamĂ©s. Pensez aussi Ă  mettre en place une signalĂ©tique spĂ©cifique "stockage Ă  l’abri de la chaleur" pour Ă©viter les erreurs logistiques en cas d’absences ou de roulement d’équipe.

    2. Adapter les produits de peinture et leur stockage

    La plupart des peintures, enduits ou vernis rĂ©agissent mal Ă  la chaleur : sĂ©chage trop rapide, craquelures, mauvaise adhĂ©rence. Pour Ă©viter tout dĂ©faut d'application, il est prĂ©fĂ©rable d’éviter les poses entre 11h et 16h et de conserver les produits dans un espace tempĂ©rĂ© (entre 15 et 25 °C).

    Si aucun abri n’est disponible sur chantier, stockez les produits dans des coffres isothermes ou Ă  l’ombre sous bĂąche. Pensez aussi Ă  utiliser des formulations adaptĂ©es aux conditions estivales, disponibles chez certains fabricants.

    3. Protéger les échafaudages des brûlures et des déformations

    En cas de forte exposition au soleil, les structures métalliques des échafaudages de chantier peuvent atteindre des températures trÚs élevées, provoquant des risques de brûlures au contact ou des dilatations qui fragilisent la stabilité de la structure. 

    Il est donc essentiel de vĂ©rifier les ancrages, les niveaux de planchers et les jeux d’assemblage chaque matin. Sur les chantiers sans ombrage, privilĂ©giez l’installation de bĂąches d’ombrage ou de filets thermiques pour limiter les pics de tempĂ©rature sur les zones les plus exposĂ©es.

    📌
    Pour aller plus loin :
    EPI pour le travail en hauteur : équipements et obligations
    Risque de chute de hauteur : les obligations employeur

    4. Protéger les outils électroportatifs et batteries

    Les perceuses, visseuses, meuleuses ou lasers de chantier sont souvent sollicités en continu et peuvent chauffer rapidement sous un soleil de plomb. Or, les fortes températures accélÚrent la dégradation des batteries et des circuits électroniques.

    Ne laissez jamais vos outils exposĂ©s en plein soleil ou dans une camionnette non ventilĂ©e. PrĂ©voyez une zone ombragĂ©e dĂ©diĂ©e pour leur stockage entre deux utilisations, et n’utilisez pas une batterie tout juste rechargĂ©e sans la laisser redescendre en tempĂ©rature.

    5. Utiliser des bùches de protection thermique sur les équipements sensibles

    Sur certains chantiers exposĂ©s (rĂ©fection d'une toiture, ravalement de façade, isolation thermique par l'extĂ©rieur), le matĂ©riel reste souvent en extĂ©rieur pendant plusieurs jours. Pensez Ă  Ă©quiper vos coffrets Ă©lectriques, batteries de secours, compresseurs d’air, groupes hydrauliques ou centrales Ă  bĂ©ton portatives de bĂąches de protection thermique. 

    Ces bĂąches, souvent en matĂ©riau rĂ©flĂ©chissant aluminisĂ© ou polyĂ©thylĂšne renforcĂ©, limitent la montĂ©e en tempĂ©rature, protĂšgent contre les UV et rĂ©duisent les risques de surchauffe ou de dĂ©formation. C’est un investissement minime comparĂ© au coĂ»t d’un arrĂȘt matĂ©riel non anticipĂ©.

    6. Organiser les stationnements des engins Ă  l’ombre ou sur sols stabilisĂ©s

    Pendant l'Ă©tĂ©, un engin stationnĂ© en plein soleil peut atteindre des tempĂ©ratures internes critiques, mĂȘme Ă  l’arrĂȘt. DĂšs que possible, prĂ©voyez des zones d’ombre pour le stationnement, Ă  l’aide de toiles tendues, bĂąches thermorĂ©flĂ©chissantes ou au pied d’un bĂątiment. 

    Si ce n’est pas possible, Ă©vitez de garer vos machines sur des sols bitumineux non stabilisĂ©s qui emmagasinent et renvoient la chaleur, accĂ©lĂ©rant l’usure des pneus. Un simple changement d’aire de stationnement peut Ă©viter bien des dĂ©gĂąts invisibles.

    7. Prévoir des temps de pause machines et cycles de repos moteur

    Un moteur diesel ou thermique utilisĂ© sans interruption sous 35 °C ou plus peut trĂšs vite atteindre ses limites. Pour limiter l’usure prĂ©maturĂ©e des composants (pompe hydraulique, courroies, circuit de refroidissement...), il est recommandĂ© de programmer des pauses machines de 10 Ă  15 minutes toutes les 2 ou 3 heures, notamment sur les engins en activitĂ© continue comme les nacelles, pelles, mini-pelles ou plateformes Ă©lĂ©vatrices. Pendant ce temps, laissez le moteur tourner au ralenti, capot ouvert si nĂ©cessaire, pour faciliter la dissipation thermique sans choc thermique brutal.

    8. Vérifier que les EPI sont adaptés à la hausse des températures

    Les fortes chaleurs n'affectent pas que les machines : elles peuvent aussi compromettre la sĂ©curitĂ© des salariĂ©s si les EPI ne sont pas adaptĂ©s. PrivilĂ©giez des Ă©quipements respirants, certifiĂ©s anti-UV et des casques de chantier dotĂ©s de visiĂšre pare-soleil ou d’élĂ©ments de ventilation intĂ©grĂ©s. 

    Les harnais de sĂ©curitĂ© utilisĂ©s en hauteur doivent rester souples, non rigides et ĂȘtre stockĂ©s Ă  l’abri. En tant que chef d’entreprise ou conducteur de travaux, assurez-vous aussi que les gants, chaussures de chantier et lunettes n’ont pas subi d’altĂ©ration liĂ©e Ă  la chaleur ou Ă  une exposition prolongĂ©e au soleil.

    9. Ajuster la pression des pneus et inspecter les chenilles

    Quand le mercure grimpe, la pression dans les pneus augmente naturellement, ce qui peut provoquer des déformations, voire des éclatements. Il est recommandé de vérifier la pression tous les deux jours, de préférence le matin, à froid.

    Pour les machines Ă©quipĂ©es de chenilles, inspectez visuellement l’état du caoutchouc : craquelures, dĂ©collement ou parties molles sont des signes de fatigue thermique. Une vĂ©rification rapide mais rĂ©guliĂšre Ă©vite des arrĂȘts de chantier coĂ»teux et rĂ©duit les risques pour l’opĂ©rateur.

    10. Adapter les horaires pour soulager les équipements et les machines

    Limiter l’usage intensif des machines pendant les pics de chaleur est bĂ©nĂ©fique autant pour les salariĂ©s que pour le matĂ©riel. Les composants mĂ©caniques sont moins sollicitĂ©s en dĂ©but de matinĂ©e ou en fin de journĂ©e, lorsque les tempĂ©ratures sont plus clĂ©mentes. Cette adaptation peut aussi Ă©viter les pannes dues Ă  une tempĂ©rature moteur trop Ă©levĂ©e ou Ă  des dĂ©faillances de batteries sursollicitĂ©es.

    11. Nettoyer et vérifier les systÚmes de refroidissement réguliÚrement

    La surchauffe est l’un des risques majeurs pour les engins de chantier exposĂ©s Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Radiateurs, ventilateurs, grilles d’aĂ©ration ou Ă©changeurs thermiques doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©s et nettoyĂ©s chaque semaine, voire plus souvent sur les chantiers poussiĂ©reux. 

    Une couche de terre ou de rĂ©sidus vĂ©gĂ©taux suffit Ă  bloquer la circulation d’air et Ă  faire monter dangereusement la tempĂ©rature moteur. Pensez aussi Ă  surveiller les niveaux de liquide de refroidissement et Ă  purger si nĂ©cessaire. Un simple dĂ©faut d’entretien peut immobiliser un engin plusieurs jours en pleine saison.

    12. Surveiller l’état des fluides techniques et des batteries

    Les huiles moteur, liquides hydrauliques et batteries sont trÚs sensibles aux fortes températures. Leur viscosité, leurs performances et leur durée de vie peuvent chuter de maniÚre significative. Une batterie exposée à plus de 40 °C perd rapidement en efficacité, avec un risque accru de panne inopinée. 

    En pĂ©riode estivale, il est donc essentiel d’augmenter la frĂ©quence des contrĂŽles de niveau, de qualitĂ© et de tempĂ©rature, notamment pour les engins de levage, les plateformes de travail ou les groupes Ă©lectrogĂšnes utilisĂ©s en continu.

    13. Éviter les pleins de carburant ou d'huile aux heures les plus chaudes

    Remplir un rĂ©servoir ou faire un appoint de fluide hydraulique en plein aprĂšs-midi, sous le soleil, augmente le risque de dilatation excessive ou de surpression. Cela peut entraĂźner des fuites, des bulles d’air dans les circuits ou une baisse de performance. 

    Mieux vaut programmer ces opérations tÎt le matin ou en fin de journée, à température plus stable, afin de garantir un fonctionnement optimal et de prolonger la durée de vie des fluides techniques.

    14. Former les équipes à détecter les signes de surchauffe

    Le meilleur entretien ne suffit pas si les opĂ©rateurs ne savent pas reconnaĂźtre les premiers signes de dĂ©faillance. Voyants anormaux, fumĂ©es inhabituelles, odeur de chaud, bruit irrĂ©gulier : autant d’alertes qui doivent entraĂźner un arrĂȘt immĂ©diat pour vĂ©rification. 

    Incitez vos équipes à adopter des routines simples : checklist quotidienne, pause moteur réguliÚre, signalement de tout comportement inhabituel de la machine. En parallÚle, n'hésitez pas à mettre en place des rappels visibles sur site (fiche plastifiée, panneau « canicule », fiche de maintenance).

    15. Créer une routine chantier "spéciale fortes chaleurs" chaque matin

    Mettre en place une routine de vĂ©rification quotidienne avant d'attaquer le chantier permet de sĂ©curiser l’ensemble des postes exposĂ©s. 

    CrĂ©ez une checklist, en y intĂ©grant quelques points simples Ă  vĂ©rifier : contrĂŽle visuel des engins, test des voyants, vĂ©rification de la pression des pneus, niveau d’huile moteur, prĂ©sence d’ombre ou d’abris Ă  proximitĂ©, Ă©tat des fluides, propretĂ© des radiateurs... En dĂ©but de journĂ©e, vos machines comme vos Ă©quipes sont plus lucides. Cette routine peut se faire en 5 Ă  10 minutes avec le responsable technique ou le chef de chantier.


    À l'approche de la reprise, vous rencontrez des difficultĂ©s pour remplir votre carnet de commandes ? Rejoignez dĂšs maintenant le rĂ©seau Habitatpresto Pro pour recevoir des demandes de chantiers qualifiĂ©es de particuliers !


    đŸ‘· Le Conseil du Pro : restez informĂ© sur nos rĂ©seaux sociaux !

    Suivez toute l’actualitĂ© du secteur du bĂątiment en nous rejoignant, dĂšs Ă  prĂ©sent, sur notre page Facebook Habitatpresto Pro !


    Références :


    Dans la mĂȘme rubrique

    Commentaires

    Derniers articles publiés

     

    Confidentialité